Les informations données par Renault sur le niveau de pollution de ses voitures ne correspondent pas à la réalité, selon des tests menés sur les normes de CO2 et d'oxydes d'azote. Le constructeur français, qui assure ne pas avoir commis de fraude, a promis de tout mettre en oeuvre pour se conformer aux normes. "Pour régler un moteur, il faut une demi-journée. Renault s'est engagé à rappeler plus de 15.000 véhicules pour les vérifier et les régler correctement", a annoncé Ségolène Royal au micro de RTL, au lendemain de l'audition des dirigeants de la marque au losange devant la commission technique mise en place par le gouvernement. Outre les véhicules déjà en circulation, "les nouvelles voitures vont être aux normes", a assuré la ministre de l'Écologie.
Ségolène Royal a toutefois tenu à préciser que "d'autres marques dépassent les normes", sans pour autant citer de noms. "Les dirigeants de ces entreprises ont accepté de s'expliquer devant la commission. Ce qui est important, c'est que la pollution de l'air s'arrête et que les constructeurs automobiles prennent acte de ce qu'on leur dit pour qu'ils puissent régler les moteurs", a-t-elle remarqué.
Pour que ces anomalies soient découvertes, il a fallu que l'État revoie la façon de procéder aux tests antipollution. "On peut dire que les tests n'étaient pas suffisants. C'était des tests sur banc, c'est-à-dire statiques", a indiqué Ségolène Royal qui précise ces contrôles sont désormais réalisés en conduite réelle. "Après le scandale de la fraude Volkswagen, nous avons décidé de mettre des tests incontestables. Mais ce que nous voulons, c'est sauver l'industrie automobile en garantissant les droits du consommateur", a-t-elle assuré.
Opposée à Manuel Valls sur les travaux de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et sur le dossier des boues rouges de Gardanne, Ségolène Royal serait-elle “en guerre” avec le Premier ministre ? “Non pas vraiment, je suis en guerre pour l’environnement et la santé”, a répondu la ministre qui estime avoir “un temps d’avance” sur les sujets écologiques. “On est conscient des enjeux, des difficultés, des rapports de force, du chantage à l’emploi. Ceux qui subissent ces pollutions ne sont pas dans ce rapport de force et des gens qui n’ont pas le pouvoir de se défendre par rapport à des comportements de prédateur”.
Également invitée à réagir sur les critiques de Christiane Taubira sur la déchéance de nationalité, Ségolène Royal lui a apporté son soutien : "Christiane Taubira est une personnalité de grande qualité avec une profondeur de réflexion et d'expérience politique de longue haleine". Mais si elle avait été à la place de François Hollande, aurait-elle admis que la garde des Sceaux se détache de la ligne gouvernementale ? "Oui, je pense qu'elle parle avec son cœur et ça ne gêne pas le gouvernement. Il y a aussi une forme de liberté d'expression, dès lors qu'elle s'accompagne d'une loyauté à l'égard de l'action politique et des décisions du président de la République. C'est aussi une forme de transparence", a déclaré la ministre de l'Écologie.