Le régime sans gluten cartonne. Le magazine 60 millions de consommateurs révèle, mardi 26 janvier, que 5 millions de Français ont adopté cette pratique alimentaire visant à supprimer cette protéine insoluble et présente dans le blé ou le seigle, entre autres. Plusieurs personnalités se sont également lancées dans ce régime, à l'instar du tennisman Novak Djokovic depuis plusieurs années. Mais dans la majorité des cas, il s'agit plutôt d'un phénomène de mode que d'une véritable question de santé qui, elle, ne concerne véritablement que les intolérants au gluten.
Selon l'Association française des intolérants au gluten (Afidag), seulement 1% de la population est susceptible de développer la maladie cœliaque, une maladie chronique de l'intestin déclenchée par la consommation de gluten. Encore faut-il que les personnes atteintes soient au courant de leur intolérance. "Sur ces 1%, il y en a 10 à 20% de diagnostiqués", précise Brigitte Jolivet, la présidente de cette association, au micro de RTL.
Face à la popularité de ce régime, les médecins font part de leur inquiétude. Le nutritionniste Arnaud Cocaul considère ainsi que cette mode est "extrêmement dangereuse". Il cible en particulier l'influence des "starlettes sur les réseaux sociaux" qui font la promotion du sans-gluten : "Les gens qui ont des troubles du comportement alimentaire, ou qui sont en fragilité psychique, peuvent être particulièrement sensibles et perméables à ce genre de discours saugrenus".
Chez les intolérants, cet intérêt soudain pour ce régime est plutôt mal perçu. "C'est très compliqué pour les malades parce que c'est leur seul traitement et c'est vital. Un régime sans gluten doit être fait strictement et à vie à partir du diagnostic. Cet amalgame entre le traitement et la mode pour se sentir mieux n'est pas toujours très bien pris", souligne Brigitte Jolivet. Elle s'émeut ainsi de voir des adeptes recommander de suivre ce régime pour perdre du poids. "Ce n'est pas le gluten qui fait grossir. Évidemment que vous allez maigrir si vous supprimez les pâtes, les gâteaux, les pizzas et les hamburgers", ironise-t-elle.
Tout n'est pas noir, cependant. "Le bon côté des choses, c'est que ça a incité les industriels à proposer des produits garantis sans gluten. Pour les cœliaques, ça permet d'avoir une gamme de produits plus étendue", conclut l'Association française des intolérants au gluten.
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