En revenant à une limitation de l'immigration, la Suisse n'a pas seulement changé son droit national. Elle a aussi, et surtout, totalement bouleversé sa relation avec les pays étrangers et particulièrement avec ses voisins directs. La France fait partie de ces États fortement impactés par le retour des quotas et des contingents.
Il plane désormais sur les Français de Suisse et transfrontaliers une inconfortable incertitude due au flou dans lequel leur situation a été plongée. "Va-t-on revenir au système précédent les accords de libre circulation ?
Jusqu'où ira cette préférence nationale ? Tout est à remettre en œuvre", s'inquiète dans Le Figaro Jean-François Besson, secrétaire général du Groupement transfrontalier européen. D'une manière générale, les Français employés en Suisse risquent d'être confrontés à de nombreux problèmes.
Chaque jour, 145.000 de nos compatriotes traversent la frontière pour aller travailler en Confédération helvétique. La votation du 9 février risque de limiter le nombre d'embauches, voire de détruire des emplois. Les entreprises suisses auront-elles d'autres choix que de supprimer des postes lorsque les contingents qu'on leur imposera nécessiteront des réductions d'effectifs ?
Le renouvellement des contrats en CDD pose également problème. Les entreprises devant désormais justifier de l'emploi d'étrangers au détriment d'un résident national - comme c'est le cas aux États-Unis -, elles risquent de privilégier les Suisses plutôt que les Français au moment de la signature de la reconduction des effectifs. C'est un retour à la situation qui était celle du pays avant la signature des accords de libre circulation en 2002.
Les Français installés en Suisse paraissent moins directement menacés, car déjà intégrés dans le pays. Reste que la préférence nationale risque de les priver de nouvelles embauches et pourrait faire exploser leur taux de chômage. Ils sont tout de même 140.000 sur les 1,8 million d'étrangers que compte la Suisse.
Ce sont donc potentiellement les places de 285.000 Français qui sont menacées par ces mesures. Le président du Groupement transfrontalier européen reste cependant confiant. Dans une interview accordée à La Croix, Michel Charrat estime que la Suisse a trop besoin de ses étrangers : "Les cantons essaieront sûrement d’adoucir les mesures prises au niveau fédéral. Ils devront être très inventifs".
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