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Qu'est-ce que "Pix", ce mode de paiement numérique qui a détrôné les cartes et espèces au Brésil ?

En cinq ans, Pix s’est imposé comme le premier mode de paiement au Brésil. Gratuit et instantané, il concurrence Visa et Mastercard et inspire déjà d’autres pays d’Amérique latine.

La paiement sans contact connaît un succès croissant en France. (illustration)

Crédit : BEBERT BRUNO/SIPA

Brésil : Pix, un moyen de paiement numérique révolutionnaire

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Pix, vous connaissez ? Au Brésil, ce moyen de paiement numérique lancé et géré par la Banque centrale du Brésil depuis 2020, est une véritable révolution ! Aujourd’hui, les trois quarts de la population l’utilisent, et 62 % des Brésiliens déclarent en avoir fait leur mode de paiement principal. Pix devance désormais le paiement par carte bancaire ou en espèces.

Tout a commencé pendant la crise du Covid. Beaucoup de Brésiliens parmi les plus pauvres n’avaient pas de compte bancaire. Ils ont dû en ouvrir un pour toucher les aides exceptionnelles de l’État. C’est aussi l’époque où l’on préférait payer sans contact à cause de l’épidémie.

Pour utiliser Pix et payer sans contact, il suffit d’avoir un compte dans une banque brésilienne et un smartphone. Toutes les conditions étaient donc réunies pour un lancement réussi et une adhésion massive à ce mode de paiement simple, pratique, rapide et gratuit.

Comment ça marche ?

Il suffit avec un smartphone et l’application Pix de scanner le QR code affiché à côté du prix d’un produit, ou bien d’entrer le code Pix du bénéficiaire, son adresse e-mail ou encore son numéro de téléphone. Vous indiquez la somme, vous validez, et la transaction est effectuée instantanément.

Pix s’utilise pour tout : rembourser un ami, payer un fournisseur, acheter des citrons au marché, régler un vendeur ambulant sur la plage, une course de taxi ou encore une réparation de plomberie. Payer avec Pix est devenu un réflexe au Brésil, aussi bien dans les commerces que dans les entreprises ou entre particuliers.

L’avantage par rapport à la carte bancaire est que les commerçants n’ont pas besoin d’avoir un terminal de paiement. De plus, ils n’ont pas, ou très peu, de commissions à payer. Les bénéficiaires, eux, ne doivent plus attendre plusieurs jours pour recevoir l’argent. Autre avantage non négligeable : moins d’argent liquide en circulation, donc moins de risques de vol.

Aujourd’hui, toutes les banques brésiliennes proposent Pix dans leur application : elles n’ont pas eu le choix. La Banque centrale du Brésil a parfaitement réussi son coup en l’imposant. D’autres pays d’Amérique latine commencent d’ailleurs à imiter ce modèle. La Colombie doit se lancer en septembre et cela fait enrager Donald Trump.

Une hégémonie qui dérange

Pour cause, Pix est en train de détrôner les cartes bancaires, dominées par Visa et Mastercard, deux géants américains également hégémoniques en Europe. Il faut aussi ajouter à ce tableau WhatsApp du groupe Meta, qui espérait lancer en fanfare son application "WhatsApp Pay". Mais retardé par les autorités brésiliennes, le projet n’a jamais trouvé son public et a été totalement distancé par Pix. Meta a finalement renoncé.

Les relations sont tendues entre le Brésil et les États-Unis : le 15 juillet dernier, Donald Trump a menacé le pays de nouveaux droits de douane à 50 %, l'accusant de favoriser son propre service de paiement électronique. Les Américains ont décidé d’ouvrir une enquête pour savoir si des pratiques commerciales déloyales nuisent à la compétitivité des entreprises.

Y a-t-il un équivalent en France ?

En France, l’application comparable serait Wero : gratuite, instantanée et disponible directement dans votre application bancaire. Wero qui a remplacé Paylib, n’est utilisé, pour l'heure, que pour les paiements entre particuliers. Il a vocation à se développer pour couvrir d’autres usages comme les paiements en ligne ou en magasin, mais on ne sait pas encore à quelle échéance.

Wero n’est pas encore très connu. C’est un service disponible en France, en Allemagne et en Belgique, bientôt aux Pays-Bas. Mais, dans tous ces pays, seules les principales banques l’ont adopté : il n’existe pas d’obligation réglementaire européenne. L’usage massif n’est donc pas pour demain. Chez nous, donc les cartes Visa et Mastercard ont encore de beaux jours devant elles.

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