Après un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) lancé il y a quatre mois, le groupe DCNS sort des abysses. Le français remporte mardi 26 avril un contrat géant de 34 milliards d'euros pour la construction de 12 sous-marins australiens. Vainqueur de l'appel d'offres face à ses concurrents japonais et allemands, DCNS est attendu sur la conception, la construction, la maintenance et la formation de l'équipage de cette nouvelle flotte sous-marine australienne.
Le projet d'envergure s'échelonnera sur 50 ans, comme l'a annoncé le premier ministre australien Malcolm Turnbull, en déplacement pour l'occasion à Adélaïde, capitale méridionale australienne où seront construits les engins. DCNS, engagé dans un lourd processus de redressement social, attendait beaucoup de l'État pour ne pas avoir à subir les conséquences économiques du dossier russe, objet d'une volte-face diplomatique sur fond de désaccords à propos de la crise ukrainienne.
DCNS, spécialiste du naval de défense, est détenu par l'État français et par l'entreprise électronique Thalès. Il emploie au total 13.000 personnes à travers le monde, dont 2.300 pour la seule ville de Cherbourg (Manche), où se trouve l'arsenal DCNS et où 120 postes se trouvent menacés suite à un plan de sauvegarde de l'emploi, forme d'anticipation de licenciements économiques inévitables. Acteur majeur de l'activité navale pour le compte de nombreuses flottes à travers le monde, DCNS avait notamment été chargé de la construction des deux Mistral commandés par la Russie, avant annulation du contrat. En janvier dernier, son directeur général, Hervé Guillou, avait émis l'hypothèse de lancer une procédure en contentieux face à la COFACE, expert en assurance-crédit international, qui chapeautait l'accord.
Le nouveau succès de DCNS contracté mardi 26 avril "sera créateur d’emplois et de développement en France comme en Australie", s'est aussitôt félicité l'Élysée dans un communiqué. De son côté, DCNS avance le chiffre de "4.000 emplois sollicités en France", en précisant qu'il n'est pour l'heure pas question de créations d'emplois, mais de maintiens, notamment sur les sites de "Cherbourg, Ruelle - à proximité d'Angoulême -, Lorient et Toulon", précise le groupe.
En octobre dernier, le géant prévoyait pourtant la suppression de 1.000 emplois sur les quelque 13.000 qu'il totalise. Sur ces 1.000 emplois, 120 se trouvaient à l'arsenal de Cherbourg. Derrière des départs à la retraite non renouvelés, les syndicats percevaient alors un "plan social déguisé". L'entrée en service des nouveaux sous-marins est prévue en 2027. D'ici-là, reste à savoir si la création d'emplois sera à la hauteur des espérances du constructeur et fera oublier les mois sombres qu'a traversé l'arsenal cherbourgeois. De leur côté, les syndicats espèrent obtenir, grâce à ce "mégacontrat" inespéré, la fin du PSE et un plan d'embauche conséquent.
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