Le Premier ministre a entre les mains un rapport qui va faire grand bruit : les retraités devraient plus participer au financement de la protection sociale. S'il faut faire appel au seniors en priorité, c'est parce qu’il est impossible de demander plus aujourd'hui aux jeunes et aux actifs. Si l’on veut préserver un système qui absorbe déjà 33% de la production de richesse du pays, cela va passer par un effort supplémentaires des plus âgés qui consomment une large part de nos dépenses sociales. Cela n’a rien d’illégitime : l’évolution démographique fait que leur place dans la population est mécaniquement de plus en plus importante. Mais à ces arguments s’oppose un constat terrible : les prélèvements sur les actifs (37%) et les jeunes (29%) sont très supérieurs à ceux des plus de 60 ans qui, globalement, sont taxés à hauteur de 20%.
Les retraités sont très largement les plus gros consommateurs de dépenses sociales. C’est normal : il y a des besoins de santé et des logiques de redistribution qui ne sont pas les mêmes à plus de 60 ans et à moins de 25. Pour avoir une idée de cet écart, il faut savoir que les transferts nets - c’est-à-dire la différence entre les sommes perçues et celles prélevées - sont dix fois supérieurs au bénéfice des personnes de plus de 60 ans par rapport aux jeunes de moins de 25 ans.
Il est difficile d’imaginer que les retraités soient sérieusement sollicités avant la présidentielle
Christian Menanteau
Si on va un cran plus loin, on constate que la jeunesse française, qui a beaucoup de mal à s’insérer dans le marché du travail, fait face à une dégradation constante de sa situation. Cette jeunesse est deux fois et demi plus touchée par la pauvreté que les plus de 60 ans. Leur niveau de vie ne représente aujourd'hui que 80% de celui de leurs aînés. C'est assez exceptionnel.
Y a-t-il des chances que le gouvernement passe à l’acte ? Il est difficile d’imaginer que les retraités, dont les pensions sont gelées depuis 2011, soient sérieusement sollicités avant la présidentielle. Les candidats savent qu’ils forment le gros bataillon des votants et que la pression fiscale a partout atteint le seuil d’intolérance. Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter : le déséquilibre entre les différentes classes d’âge pose un problème d’équité et, tout aussi grave, celui de la pérennité de notre système. Les conclusions de ce rapport feront leur chemin après 2017.
Nouvel avertissement de la Cour des comptes sur la dérive de l'ensemble de nos finances publiques. Le gouvernement devrait encore serrer les boulons.
07/20 à McDonald's. La chaîne de restauration rapide est mise en cause devant la Commission européenne pour ses pratiques trop sévères vis-à-vis de ses franchisés.
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