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Pourquoi les deepfakes pourraient perturber les élections en 2024
En 2024, 77 pays vont voter. La moitié de l'humanité est appelée aux urnes. Et les deepfakes, qui n'ont jamais été aussi réalistes, promettent de déstabiliser les scrutins.
L'ancien président américain Barack Obama avait fait l'objet d'un deepfake lors des élections de mi-mandat en 2018
Crédit : AFP
Le forum de Davos débute ce lundi 15 janvier avec un mot qui fait peur : deep fake. Les organisateurs redoutent la perturbation des élections, notamment aux Etats-Unis. Un deep fake, c'est une fausse vidéo avec une personnalité connue. Exemple avec les vœux 2024 de Marine Le Pen. C'est un député Renaissance, le parti de la majorité présidentielle, qui avait diffusé cette fausse vidéo pour souligner les liens entre le Rassemblement national et la Russie.
Comment fonctionnent les deep fakes ? Une intelligence artificielle retravaille la voix, le visage, les mimiques d'une personnalité pour créer une séquence totalement fausse qui a l'air plus vraie que vraie. Avec les réseaux sociaux, ça part comme une trainée de poudre. Et ça peut faire basculer une élection. C'est d'ailleurs l'objectif.
Pour l'instant, on n'a pas d'exemple avéré. Mais ce week-end à Taïwan, on a eu un exemple de deep fake arrivé à la dernière minute sur TikTok, juste avant le scrutin, pour discréditer le candidat qui voulait garder ses distances avec la Chine. L'homme politique, toujours très poli, y insultait ses adversaires dans une vidéo censée être volée. Le candidat a quand même gagné l'élection à la fin mais l'objectif de déstabilisation a été une nouvelle fois atteint.
Il y a un risque avec les élections américaines. C'est une crainte majeure. En 2018 déjà, on avait diffusé un deep fake de Barack Obama contre Donald Trump au moment des élections de mi-mandat. On y voyait Barack Obama dire que le Président Trump est un parfait crétin. "Vous ne m'entendrez jamais dire ça. Du moins en public", dit l'ancien Président dans la vidéo.
Les deepfakes ont tendance à favoriser les populistes
A l'époque, c'était encore assez mal fait, mais aujourd'hui, la technique est parfaitement au point. Et les médias traditionnels peuvent mettre plusieurs heures à détecter un faux. L'objectif est toujours le même : semer le trouble ou attiser la violence.
Ces dernières années, plusieurs usages de cette technologie ont pu influer sur des événements. On a des exemples assez inquiétants. En Ukraine par exemple. Il y a quelques jours, une vidéo du Président ukrainien Volodymyr Zelensky est passée sur la chaine d'informations Ukraine 24. Il s'agissait d'un piratage. Le président ukrainien, qui doit intervenir à Davos, disait aux Ukrainiens de déposer les armes et de se rendre. Il a dû faire une vraie vidéo pour démentir la fausse. L'objectif de déstabilisation était à nouveau atteint.
Tous les ans, Davos publie un rapport sur les risques qui peuvent déstabiliser le monde. Pour la moitié des personnes interrogées, le deep fake est un danger majeur pour les 2 prochaines années. En 2024, 77 pays vont voter. La moitié de l'humanité est appelée aux urnes. Taïwan ce week-end, la Russie, l'Europe dans son ensemble pour les eurodéputés, les Etats-Unis. Les deep fakes ont souvent tendance à vouloir porter au pouvoir les plus populistes, les plus clivants ou les plus extrêmes. Ce n'est pas très bon pour le commerce mondial et la démocratie.
Le "Plus" : Oxfam dénonce des milliardaires toujours plus riches
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C'est un prototype mais ça fait rêver. La Nasa a présenté son supersonic commercial, le X59, capable de franchir le mur du son sans faire de Bang. Mur du son ?
1224 km/h. L'héritier du Concorde.
