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Pourquoi l'action du groupe Casino a chuté de 9,43 % clôturant à son plus bas historique ?

L'action de Casino a chuté de 9,43% jeudi 1er juin, à la clôture de la Bourse de Paris, après l'annonce de la garde à vue de Jean-Charles Naouri, son PDG.

L'enseigne Casino (illustration).

Crédit : ERIC PIERMONT / AFP

L'ÉCO & YOU - Anatomie de la chute du groupe de grande distribution Casino

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Martial You - édité par Sarra Djeghnoune

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Le patron du groupe Casino a été placé en garde à vue hier pour "manipulation de cours de bourse". Garde à vue levée jeudi soir. C’est le dernier épisode d’une série noire pour le groupe de grande distribution. Anatomie d’une chute pour faire plaisir à la Palme d’Or de Cannes. Pour être très clair, cette garde à vue est une affaire qui remonte à 2018/2019. Donc ça n’a rien à voir avec les déboires actuels du groupe qui est plombé par sa dette et qui risque de tomber dans l’escarcelle de nouveaux actionnaires. Mais c’est un épisode de plus pour un groupe qui n’a pas besoin de ça.

La garde à vue a provoqué une chute du titre à la bourse. Il n'y a plus grand-chose à manipuler. Pour être honnête, j’ai même pensé que l’action allait être suspendue. Finalement, le titre finit la journée en chute de 9,43% sur la séance de jeudi. Le titre vaut à peine plus de 5 euros (son plus bas niveau historique) mais la glissade ne date pas d’hier, Casino Guichard a perdu pratiquement 50% de sa valeur depuis janvier.

Une dette colossale de presque 6,5 milliards d’euros

Rien ne va plus pour Casino. Et les jeux ne sont pas loin d’être faits. C’est triste d’ailleurs car le groupe est une institution dans le monde de la distribution. Au moment où on est obsédé par les marques des distributeurs et bien rendons hommage au fondateur Geoffroy Guichard, à St Etienne, qui avait créé la première MDD de l’histoire en 1904. Mais, aujourd’hui, c’est une tout autre histoire qui s’écrit. Les difficultés du groupe, c’est, selon moi, deux mauvaises interprétations de ces dernières années.

À la sortie de la pandémie, souvenez-vous, le groupe Casino se retrouvait en situation de monopole dans certaines rues de grands centres-villes car Casino, c’est cette marque-là bien sûr mais aussi Franprix, Monoprix et Naturalia. À tel point que certaines rues commerçantes se retrouvaient quasiment 100% de marques qui appartenaient à Casino. Et tout le monde était persuadé que c’était un coup de génie : avoir choisi les cœurs de villes au moment où les Français sortaient du confinement et voulaient faire revivre leurs commerçants de quartier. Coup de génie aussi car ça permettait de vendre des produits plus chers à une population plus riche.

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Ce qui était faux, parce que ce marché du commerce de centre-ville représente moins de 10% du secteur de la grande distribution. Et sur les super et les hypermarchés, Casino n’était pas le meilleur. Et, l’inflation est passée par là. Le bio a commencé à chuter : -4,6% en 2022 (un coup dur pour Naturalia). Les Français ont regardé les étiquettes et fait des arbitrages uniquement sur les prix, ce qui a relancé les hypermarchés. Casino trainait déjà une dette colossale depuis des années, son poids fort s’affaiblissait et son point faible restait en difficulté.

Deux possibles investisseurs

Casino a essayé de se positionner sur une baisse des prix dans ses magasins. De façon agressive avec une baisse de 10% en moyenne de ses tarifs selon l’expert Olivier Dauvert. Mais il a en face des acteurs qui ont une bien meilleure image "petits prix" que lui : Leclerc, Lidl, Aldi, Système U. Du coup, Casino ne reprend pas de parts de marché avec ses baisses de prix qui lui coutent cher et creuse encore potentiellement la dette.

L'enseigne ne va pas disparaître mais elle pourrait toutefois changer de mains et d'actionnaires. Casino va se séparer d’un certain nombre de super et d’hypermarchés. Le groupe travaille déjà avec Intermarché qui pourrait donc reprendre 180 magasins pour 1,6 milliard. Mais ça ne couvre pas toute la dette. Donc, il y a deux autres investisseurs qui sont prêts à fondre sur Casino : le Tchèque Daniel Křetínský ou le groupe Teract qui regroupe les enseignes Jardiland, Gamm Vert, Delbard et Noa.

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