Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a reconnu mercredi que contrairement aux engagements pris au niveau européen, le déficit public de la France resterait en 2014 et 2015 plus élevé qu'en 2013.
Il atteindra 4,4% du Produit intérieur brut en 2014 et 4,3% en 2015, après 4,2% l'an dernier. Michel Sapin a précisé que le seuil de 3%, maximum toléré par les traités européens, ne sera atteint qu'en 2017, au lieu de 2015 comme prévu initialement.
La France avait déjà demandé par deux fois de remettre à plus tard cet engagement, sous la présidence de Nicolas Sarkozy puis sous celle de François Hollande. Le gouvernement tablait initialement sur un déficit public ramené à 3,8% du PIB cette année et chutant à 3% l'an prochain.
Mais ce scénario est perturbé par ce que Michel Sapin a qualifié de "situation exceptionnelle" de l'économie en zone euro, "marquée par un croissance très faible cumulée avec un ralentissement de l'inflation que personne n'avait anticipé".
Nous ne demandons pas la modification des règles européennes, nous ne demandons pas leur suspension, ni aucune exception
Michel Sapin
En employant les mots de "situation exceptionnelle", terminologie qui selon les traités européens permet de déroger aux objectifs budgétaires, Michel Sapin a adressé un message implicite à la Commission européenne, gardienne de la discipline budgétaire.
Il a toutefois précisé que sa position était "claire": "nous ne demandons pas la modification des règles européennes, nous ne demandons pas leur suspension, ni aucune exception".
Le ministre a également corrigé mercredi ses prévisions de croissance pour la France: à 0,4% cette année puis 1% l'an prochain. Il a précisé par ailleurs que la faible inflation, qui pèse sur les comptes publics en réduisant les recettes et en neutralisant certains efforts d'économies, devrait perdurer en France, avec un taux prévu à 0,5% en 2014 puis 0,9% en 2015.
Initialement, Paris espérait une croissance de 1% cette année, accélérant l'an prochain à 1,7%, mais Michel Sapin avait indiqué à la mi-août que cet objectif ne tenait plus.
Enfin, le ministre a annoncé que la France maintenait son objectif de 21 milliards d'économies dans la dépense publique en 2015, une semaine après avoir dit qu'elle n'y parviendrait pas.
"La maîtrise des dépenses est une nécessité et nous irons jusqu'au bout de l'objectif de 50 milliards d'économies prévues jusqu'en 2017, à commencer par les 21 milliards d'économies prévues pour la seule année 2015", a-t-il déclaré.
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