L'objectif d'un déficit public de 3% du PIB en 2015 doit être abandonné, selon Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, une décision "inévitable" estime-t-il.
"Ces seuils ont été fixés avant la crise. Et aujourd'hui, il y a une nouvelle situation. On est dans une possible déflation. Il faut en tenir en compte", affirme-t-il dans dans un entretien aux Echos à paraître jeudi mis en ligne ce mercredi 13 août. Pendant la campagne des élections européennes, Jean-Christophe Cambadélis s'était déjà montré critique sur les critères de Maastricht.
"Il y a danger avec le fléchissement des prix ce mois-ci en France, leur niveau historiquement bas en Europe, une croissance anémique, une demande faible, un euro fort. Nous sommes en situation de pré-déflation si ce n'est de déflation", explique-t-il. Et d'en appeler "immédiatement à un débat public national sur ce sujet".
Selon le premier secrétaire du PS, "il ne faut pas demander la permission" au gouvernement allemand. "Ce ne serait pas du niveau de la France. Il faut provoquer le débat" car "il y a un changement majeur : c'est la déflation".
L'évidence, quand on voit la situation de la croissance en Allemagne, c'est qu'il n'y a pas de quoi se réjouir.
Jean-Christophe Cambadélis
"L'évidence, quand on voit la situation de la croissance en Allemagne, c'est qu'il n'y a pas de quoi se réjouir. Les Allemands seraient bien fondés à, avec nous, analyser la situation réelle dans laquelle nous sommes", poursuit le numéro un du PS.
"Beaucoup de pays font des efforts. Mais la spirale de l'austérité qui les a conduits à la récession produit de nouveaux effets, ceux de la déflation. Nos amis allemands devraient se rendre compte que leur investissement est plus que léger et que leur croissance est particulièrement faible. Dans ces conditions, ils ont des mesures à prendre, comme nous, pour relancer la zone euro", plaide Jean-Christophe Cambadélis.
Outre l’Allemagne, le dirigeant socialiste fait aussi le constat qu'en "Italie, malgré la 'Renzi-mania', l'économie dévisse" et que "la France fait du surplace, malgré ses réformes et le prix électoral faramineux que nous avons dû payer. Elles lui permettent de se maintenir, mais pas de progresser. Or endiguer la crise, ce n'est pas la surmonter", prévient-il.
Paris a récemment réclamé un "soutien plus ferme" de l'Allemagne en faveur de la croissance européenne, une demande rejetée par Berlin.
Le président de la banque centrale allemande Bundesbank, Jens Weidmann, a appelé ce mercredi la France à être "un exemple en matière budgétaire" et à cesser d'en appeler notamment à l'Allemagne pour soutenir sa croissance.
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