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2 min de lecture
Anne Hidalgo, le 12 septembre 2021
Crédit : Thomas SAMSON / AFP
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Anne Hidalgo retrouve la Mairie de Paris, et l’un de ses premiers dossiers est le temps de travail des fonctionnaires employés de la ville…Ce mardi 31 mai se tient en effet le premier Conseil de Paris, c’est l’assemblée délibérative de la capitale, le premier depuis la présidentielle et l’échec sévère de la candidate socialiste. Et on va y parler RTT. Car depuis le 1er janvier dernier, Paris a été contrainte de passer ses quelque 54.000 agents aux 35 heures hebdomadaires, soit 1.607 heures de travail par an.
Parce qu’ils n’y étaient pas ? Et non. Ils travaillaient moins, 33 heures et demie par semaine en moyenne. Pour eux, le passage aux 35 heures n’avait donc rien d’une conquête sociale, c’est au contraire une mesure qui déchaîne la colère des syndicats. Syndicats qui voient dans cette décision un signe de plus de la politique ultra-libérale du gouvernement, et sec sont organisés dans un collectif intitulé "pas une minute de plus".
C’est donc le gouvernement qui a mis le feu aux poudres ? En effet, avec une loi datant de 2019. Et c’est Amélie de Montchalin, à l’époque ministre de la Fonction publique, qui avait fermement rappelé le droit commun aux villes qui avaient établi leur temps de travail en dessous de la norme, à coup de journée du maire et autres libéralités. Paris n’était pas la seule, quelque 200 collectivités locales récalcitrantes ont été sommées de se conformer à la loi au 1er janvier dernier, certaines par décision de justice.
Du coup, la municipalité parisienne avait inventé un stratagème pour échapper à l’injonction. Elle a créé ce qu’elle a appelé une "servitude ville capitale", supposée frapper ses agents, et qui devait être compensée par l’octroi de trois jours de RTT supplémentaire par an.
"Servitude ville capitale", de quoi s’agit-il ? La ville estimait que ses fonctionnaires étaient exposés à un bruit élevé, au stress de la grande ville, et que de tels désagréments méritaient compensation. C’est vrai qu’entendre les cloches de Notre-Dame et voir passer les bateaux mouches sur la Seine, ça peut conduire au "burn out". C’était évidemment une pure fiction, destinée à contourner la loi.
Sur le fond, on ne voit pas très bien en quoi un fonctionnaire travaillant au centre de Paris subirait une pénibilité supérieure à celui qui effectue des tâches identiques en Seine-Saint-Denis. Le gouvernement n’a pas molli, il a attaqué le subterfuge devant le tribunal administratif, qui l’a cassé le mois dernier.
Alors, les agents vont-ils devoir travailler davantage ? De nouveaux stratagèmes sont à l’étude pour éviter cela. Six minutes de travail quotidien en plus, qui déclencheraient deux jours de RTT en plus. Des bonus en fonction de la pénibilité liée à l’âge…L’inventivité de la Mairie est sans limite, et si elle se trouvait à sec, elle pourrait s’inspirer du fameux collectif "pas une minute de plus".
Dans un de ses tracts récents, celui-ci demandait six jours de RTT supplémentaire pour exposition à la pollution atmosphérique et au bruit. Et aussi la prise en compte, dans le temps de travail, du trajet pour se rendre au restaurant administratif, lorsque celui-ci fait moins de 15 minutes. Quand ce trajet dépasse 15 minutes, l’Hôtel de Ville a déjà donné son accord. Le collectif "pas une minute de plus", devant ce qu’il faut bien appeler de l’esclavagisme, appelle à la grève aujourd’hui.
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