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Les Américains n'ont jamais autant acheté de grosses voitures

REPLAY / ÉDITO - Sacrés Américains : ils se prétendent écolos, mais dès que le pétrole baisse ils se ruent sur les énormes pick-up !

François Lenglet
François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
Les Américains n'ont jamais autant acheté de grosses voitures
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François Lenglet & Loïc Farge
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L'économie américaine a retrouvé la santé, et cela se voit sur les routes du pays. Jamais les Américains n'ont acheté autant de voitures qu'en 2015 : plus de 17 millions sur l'année. Les États-Unis ont non seulement retrouvé, mais dépassé leur record de l'avant-crise. Il y a à cette renaissance plusieurs raisons : l'économie, et en particulier la forte baisse du chômage, qui fait que la classe moyenne a moins peur pour l'avenir ; la baisse du prix du pétrole, qui se traduit par une chute historique du coût de l'essence (on est à 60 centimes le litre) ; et la baisse des taux d'emprunt, car la plupart de ces voitures sont achetées à crédit.

La COP21 aux États-Unis, c'est loin

Les constructeurs d'automobile américains sont eux aussi en pleine santé, après avoir failli disparaître pendant la crise. Ils n'ont dû leur survie qu'à l'intervention de l'État fédéral, qui les a renfloués et restructurés violemment (Chrysler a ainsi été revendu à l'Européen Fiat). Leurs marges sont aujourd'hui parmi les plus élevées du monde pour des constructeurs généralistes. Les modèles les plus vendus aux États-Unis sont les fameux pick-up, comme celui de Ford et de Chevrolet. Ce sont des véhicules qui permettent de transporter des charges considérables à l'air libre derrière, mais que les Américains utilisent aussi pour les trajets quotidiens. Il y aussi les SUV, c'est-à-dire les 4X4, dont les ventes ont progressé de 16% cette année.

Tout cela n'est pas très écologique. Pour vous donner une idée, un pick-up consomme 15 litres au 100 en ville, selon la documentation du constructeur (c'est-à-dire probablement davantage). La COP21 et le réchauffement climatique aux États-Unis, c'est loin. Le consommateur moyen n'en a absolument rien à faire. Quand c'est la crise et que l'essence est chère, il achète petit. Quand ça repart, il réinvestit dans un tank flambant neuf. Il n'y a aucun changement de comportement structurel de l'automobiliste. La meilleure preuve, c'est que les ventes de véhicules électriques ont chuté l'année dernière de 8%, et celle des voitures hybrides de 16%.

La France se contente de petites voitures

Chez nous, c'est très différent. Le marché français, d'abord, n'est que convalescent. Il se reprend, mais n'a pas retrouvé le niveau de l'avant-crise. Ensuite, c'est devenu un marché de pays sinon pauvre, du moins à revenu intermédiaire, avec exclusivement des petites voitures dans le top ten : la Renault Clio, la Peugeot 208, la Twingo. Il faut noter d'ailleurs que cette année, les dix voitures les plus vendues en France sont des voitures françaises, pour la plupart fabriquées à l'étranger, car les usines françaises ne sont plus compétitives pour ces modèles peu chers. Quant aux voitures dites "vertes" - électriques ou hybrides -, elles continuent à progresser tout doucement, soutenues par les bonus gouvernementaux.

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Pourquoi une telle différence de taille entre les voitures françaises et américaines ? Il y a une différence de revenus tout d'abord, on l'a dit, entre une France encore en crise et une Amérique en reprise. Il y a une différence de prix de l'essence aussi, qui explique que les Américains soient moins attirés par les petites voitures. Enfin, il y a une différence de culture. Aux États-Unis, nombre de villes ont été construites après l'invention de la voiture, et autour de la voiture. Il est donc beaucoup plus commode de circuler qu'en Europe. 

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