Orange est entré en négociation exclusive avec l'assureur Groupama, c’est-à-dire dans les discussions finales, pour prendre le contrôle de sa filiale bancaire. C'est une petite banque, avec 500.000 clients. Mais pour Orange, qui veut se lancer dans les services financiers pour les particuliers, Groupama a l'avantage d'avoir une licence bancaire, c’est-à-dire un permis d'exercer ce métier, et une expertise en la matière. L'opérateur veut lancer prochainement des services bancaires pour les particuliers. Une vraie banque, sur mobile, qui bénéficierait du réseau de 850 agences Orange et des 3.000 guichets Groupama-GAN.
L'offre sera développée pour tous les clients du téléphone avec l'objectif de fournir ses services accessibles et peu chers. C'est dans la continuité d'un service financier qui existe déjà, Orange Money, que l'opérateur a développé en Afrique pour 15 millions de clients, qui permet de faire des transferts d'argent et du paiement de factures.
Un opérateur téléphonique va devenir banquier. Un banquier avec un service complet : gestion de compte, produit d'épargne et crédits. Son métier de base, le téléphone, restera de très loin l'activité majoritaire pour longtemps. Mais sous l'impulsion de l'innovation technologique et de la concurrence, cette activité - le transport de la voix, de l'image et des données - est en train de se banaliser. Cela devient un service à faible prix. La fusion avec Bouygues serait évidemment une façon de mieux résister dans cet environnement, en faisant baisser les coûts. Mais ça ne suffit pas. Du coup, tous les opérateurs sont en train de réfléchir au coup d'après.
Il y a deux stratégies de diversification. Ceux qui veulent produire des contenus : de l'information, du divertissement, du sport - c'est le cas de SFR et de son nouveau propriétaire, Patrick Drahi. Et ceux qui iront vers d'autres services, comme Orange, qui n'a que des investissements marginaux dans les contenus.
Cela veut dire que tout le monde peut faire de tout, il n'y a plus de spécialités. Regardez Apple ou Amazon, qui vont produire des séries télé ; Google, qui se lance dans le téléphone et dans la voiture connectée. Les frontières éclatent. Parce que chacun des poids lourds veut proposer à ses clients un ensemble de services : communiquer, se distraire, régler ses achats, pour retenir le plus possible son client, et lui vendre un maximum de chose. Le concurrent de demain d'Orange ce n'est pas SFR, c'est Amazon ou Facebook. Tout comme le concurrent de Peugeot, ce n'est plus seulement Renault ou Volkswagen, mais Google avec sa voiture.
Cela ne va pas être simple de résister aux mastodontes américains. Mais il ne faut pas oublier que les opérateurs de téléphone ont des atouts. Jusqu'ici, c'est eux qui contrôlent l'accès des smartphones au réseau. Ils savent donc tout de nous : l'heure à laquelle on se lève, nos déplacements, les moments où l'on communique. Ils ont accès au client final, c’est-à-dire qu'ils peuvent lui parler ou lui écrire. Toute cette information, encore assez peu exploitée, ça vaut de l'or, si elle est utilisée pour développer de nouveaux services.
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