Que se passe-t-il encore en Chine ? Une maladie chronique, qui se manifeste par des crises successives plus ou moins sévères. Cet été, la bourse de Shanghai avait déjà perdu près de la moitié de sa valeur. Lundi 4 janvier, c’était un peu plus de 8% sur une seule journée. Cette fois-ci, le déclencheur des ventes de titres a été un mauvais indicateur, qui témoignait d’un nouveau recul de l’industrie chinoise. Le problème chinois est bien plus sérieux que la conjoncture. C’est tout le modèle économique du pays qui est a bout de souffle. Pendant un quart de siècle, le pays a construit des usines pour inonder le monde de ses produits, et des buildings pour loger les légions d’ouvriers pour ces usines, qui étaient en fait des paysans venus de leur campagne. C’était ça l’hyper-croissance chinoise : les taux à 10 ou 15% par an.
Cela paraît invraisemblable, mais c’est pourtant la vérité : la Chine a un gros handicap de compétitivité. La hausse des salaires a été bien plus rapide que la montée en gamme des usines et des technologies. Du coup, l’Empire du milieu se trouve concurrencé par le Vietnam ou l’Indonésie sur le textile, le jouet ou la chaussure, tout le bas de gamme. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Le pays est de plus victime d’une gigantesque fuite des capitaux. Les réserves de change, même si elles restent considérables, diminuent de 80 à 100 milliards de dollars par mois.
Le pays connaît une crise encore larvée, parce que le gouvernement compense en multipliant les plans de relance à coup d’endettement. Il endette l’État, les province, les entreprises publiques et la banque centrale. C’est une orgie de crédits qui se déroule en Chine depuis plusieurs années. Du coup, même divisée par deux, à 6 ou 7% l’an, la croissance n’est pas saine. L’État ne veut pas se résoudre à laisser la croissance chuter trop, car il redoute les mouvements sociaux qui secoueraient le pays si les créations d’emplois étaient insuffisantes.
Car même en dictature, on peut craindre la colère du peuple. C’est le cas chez les dirigeants chinois, qui sont obsédés par l’effondrement des régimes communistes en Europe et en Russie, et veulent à tout prix éviter cette funeste issue. Pour nous, la chute du mur de Berlin en 1989 était une libération ; pour eux, c’est au contraire le souvenir de Tiananmen et de la révolte étudiante qui a failli emporter le régime.
Comment cela peut-il finir ? Pas bien. L’excès d’endettement se conclut toujours par un krach financier, qui peut se dérouler soit comme au Japon après la bulle des années 1980, avec une très longue période de stagnation qui n’est toujours pas terminée, soit par un krach, comme en Amérique après les subprimes.
À quelle échéance ? Personne ne peut le dire avec précision. La succession des crises boursières laisse à penser que l’explication approche, peut-être dès cette année ou en 2017. Pékin est sans doute la prochaine étape de la crise mondiale de l’endettement, commencée aux États-Unis en 2008, poursuivie dans la zone euro en 2010 et aujourd’hui à point dans les marchés émergents.
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