Commercialement, le TGV est sorti du tunnel. Déjà l'an dernier - après trois années difficiles - le trafic était sensiblement reparti à la hausse. Mais là, depuis janvier, c'est l'emballement. Le nombre de passagers aurait fait un bond de 8%. Le taux de remplissage des rames a progressé de quatre points. On aura la confirmation de ces chiffres vendredi 28 juillet lors de la publication des résultats semestriels. L'été se passe très bien. Il suffit, pour s'en convaincre, d'aller sur le site de la SNCF et de regarder le nombre de TGV qui affichent complet chaque week-end.
Problème : financièrement, cela ne suit pas. Pour arriver à ces excellentes performances commerciales, la SNCF a été obligé de tasser ses prix. Impossible de faire autrement face à la concurrence du covoiturage, des cars Macron et des compagnies aériennes low-cost. Depuis trois ans, plus d'augmentation générale des tarifs comme c'était le cas avant chaque début d'année. Les petits prix ont été multipliés, avec notamment le développement de Ouigo (le TGV à bas-coûts), le lancement des TGV 100% Prem's et l'invention de TGV Max, qui permet (pour 79 euro par mois) de voyager de façon illimités sur le réseau à grande vitesse.
Du coup, les marges de la SNCF se sont rétrécies. Si on veut résumer, elle transporte plus de monde mais gagne moins d'argent par passager. Il y a encore quatre ans, un voyageur dépensait en moyenne 50 euro pour acheter son billet. C'est tombé à 47 euros. Cela va sans doute encore reculer. Conséquence : la SNCF a de plus en plus de mal à faire face à ses charges, notamment à payer les péages. Ce sont les droits d'accès au réseau droit et, comme sur les autoroutes, c'est de plus en plus coûteux.