Le marché de la musique baisse, quand celui du streaming augmente
Après une sensible hausse en 2013, le marché du disque est reparti à la baisse en 2014, tandis que celui du streaming progresse fortement.
Le marché de la musique enregistrée, après une légère hausse en 2013, a recommencé à baisser (-5,3%) en 2014 mais le streaming continue à progresser fortement (+34%), a indiqué ce mardi 3 février le Snep, principal syndicat des producteurs.
Le nouveau fléchissement du chiffre d'affaires global du secteur du disque en France (570 millions d'euros en 2014) s'explique d'abord par une baisse de 11,5% des revenus des ventes physiques, qui représentent encore un peu plus de 70% du marché, selon le bilan annuel des producteurs.
L'espoir du numérique
La baisse des revenus de l'industrie musicale est une tendance lourde depuis bientôt 15 ans. Hors "droits voisins" (les droits de reproduction pour copie privée et les droits de diffusion télé et radio), le marché a désormais perdu "près de 65% de sa valeur depuis 2002", souligne le Snep.
L'année 2013, marquée par un petit sursaut, était atypique en raison des succès exceptionnels de Stromae, de Maître Gims et de Daft Punk.
Pour les producteurs, le motif d'espoir vient désormais des revenus du numérique, secteur où le streaming, en forte croissance (+34%), supplante désormais le téléchargement à l'acte. Pour la première fois l'an dernier, les recettes engendrées par le streaming ont représenté plus de la moitié des revenus du numérique.
On est dans une nouvelle révolution.
Guillaume Leblanc, directeur général du Snep
Deux millions de Français sont désormais abonnés à un service de streaming audio, soit directement via une souscription mensuelle à une plateforme soit via leur forfait téléphonique, selon le Snep. "On est dans une nouvelle révolution", selon Guillaume Leblanc, directeur général du Snep, estimant que le streaming "s'affirme comme le nouveau relais de croissance" de l'industrie musicale.
Autre sujet de satisfaction : la bonne santé de la chanson francophone. L'an dernier, "les trois-quarts du marché" ont été le résultat des succès de productions francophones. "Un niveau jamais atteint", selon le Snep.
Le Top 10 des meilleures ventes d'albums en 2014 est ainsi exclusivement francophone, dominé par l'incontournable Belge Stromae, devant Kendji Girac, et Indila.
