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Le Canada a entamé une révolution énergétique et industrielle
Crédit : SIPA / Nati Harnik
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L'économie du pays repose en large partie sur l'extraction du pétrole et du gaz, provenant en particulier des sables bitumineux de la province de l'Alberta, au nord-est. Il y a au Canada les troisièmes réserves mondiales d'hydrocarbures, derrière le Venezuela et l'Arabie Saoudite. L'exploitation de ces ressources date des années 1970, mais elle a été massivement augmentée par le gouvernement conservateur de Stephan Harper, entre 2005 et 2015. Au point de déclencher un véritable boom dans cette région, analogue à celui qu'a provoqué le gaz de schiste aux États-Unis. Les multinationales pétrolières américaines, chinoises, coréennes, japonaise, et même française avec Total, sont arrivées ici. Pour vous donner une idée, jusqu'à il y a peu, un simple conducteur de camion dans les mines de l'Alberta gagnait jusqu'à 150.000 euros par an. Mais l'atmosphère a changé.
Il y a plusieurs explications. D'abord, le prix du baril s'est effondré l'année dernière, tombant jusqu'à moins de 20 dollars, rendant bon nombre de sites non rentables. Le taux de chômage a été multiplié par deux (il approche aujourd'hui les 9%), parce que les entreprises ont supprimé des dizaines de milliers d'emplois. Ensuite, l'exploitation de ces ressources cause des dommages écologiques considérables. Les régions concernées dans l'Alberta, certes peu peuplées, sont littéralement dévastées par l'exploitation forcenée des ressources. L'eau des lacs est polluée au point qu'on ne peut plus y pêcher, l'activité sismique a été perturbée, les rejets considérables de boues toxiques, stockées dans les étangs artificiels, ont détruit un environnement qui ressemble aujourd'hui à un paysage lunaire.
Il va falloir beaucoup d'habileté à Justin Trudeau pour trouver le point d'équilibre
François Lenglet
L'arrivée de Justin Trudeau à la tête du gouvernement est un nouvel élément, avec sa politique environnementale et son souhait de développer les énergies vertes, voire de rompre la dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier. Une dépendance qui est double. D'abord parce que le secteur lui-même représentait, au plus haut des cours pétroliers, une activité de 150 milliards de dollars. Ensuite parce que le dollar canadien est devenu une pétro-monnaie. Dès que le pétrole monte, son taux de change monte, ce qui asphyxie le secteur manufacturier traditionnel, qui ne peut plus exporter parce que ses produits deviennent trop chers à l'étranger.
Justin Trudeau a déjà annoncé qu'il allait mettre en place une taxe sur le carbone, pour renchérir l'exploitation, qui émet beaucoup de C02. C'est une révolution par rapport à au gouvernement conservateur, qui s'était retiré du protocole de Kyoto en 2011 parce qu'il le jugeait trop contraignant. Les autorités devraient être aussi plus rigoureuses sur le respect des normes environnementales. Le projet l'oléoduc de Keystone, qui devait relier l'Alberta aux États-Unis, a été abandonné. Le nouveau gouvernement de l'Alberta, qui est au pouvoir depuis un an, veut relever les redevances que paient les majors pétrolières, sans pourtant les effrayer.
Jusqu'ici, le secteur fait le gros dos, en rappelant sa contribution à l'économie. C'est toute la difficulté à laquelle vont être confrontées les nouvelles autorités, à la fois locales. Il va falloir beaucoup d'habileté au nouveau premier ministre pour trouver le point d'équilibre. Il profite toutefois d'une fenêtre inespérée pour développer ces activités nouvelles. Car à cause de la chute du prix du baril, les dividendes du pétrole, tant en emplois qu'en impôts, ont considérablement décliné.
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