Tesla Model 3 : le constructeur américain ne fait rien comme les autres

Tesla, c'est l'enfant terrible de l'automobile mondiale. Parti de rien il y a treize ans, le constructeur américain est parvenu à créer un buzz analogue à celui d'Apple à la grande époque. Jusqu'ici, il était spécialisé dans les voitures haut de gamme. Son modèle S, qui vaut entre 60.000 et 80.000 euros, est devenu la coqueluche des entrepreneurs de la Silicon Valley, aux États-Unis. Et voilà que le constructeur se lance dans la production d'une auto moyen de gamme, le Model 3. Présentée dans la nuit du 31 mars au 1er avril, la voiture sera disponible seulement dans deux ans. Tesla mise beaucoup sur cette auto, qui devrait être bien plus accessible (environ 30.000 euros).

Tesla a réussi à rendre la voiture électrique séduisante. Le design des voitures est très réussi, à la fois la ligne et l'intérieur. Les performances sont solides, à la fois en vitesse et en autonomie. Le patron, Elon Musk, est une figure du business aux États-Unis. Une sorte de gourou qui s'est lancé dans des projets industriels spectaculaires : une fusée réutilisable ou un train transcontinental qui permettrait de faire Paris-Tokyo en une heure, une gigantesque usine de batteries au lithium...

Des voitures qui font rêver

Il sait faire parler de lui en somme. Il annonce toujours des prévisions mirifiques, soit en production, soit en résultats financiers, qui ne sont jamais tenues, mais que les marchés financiers croient à chaque fois. La réalité de l'entreprise est assez étonnante. Tesla a vendu 50.000 voitures seulement l'année dernière, et un peu plus de 100.000 depuis sa création. Elle n'a jamais gagné d'argent et elle vaut 31 milliards de dollars en bourse. Mais elle fait des voitures qui font rêver.
Le gouvernement de Singapour a impose un malus écologique à la Tesla, parce qu'elle émet trop de CO2 selon eux. Le pays asiatique prend en compte les émissions de CO2 de la production d'électricité. On l'oublie, mais à cause de cela le bilan carbone de la voiture électrique n'est pas neutre du tout. En Chine, par exemple, la production d'électricité émet dix fois plus de carbone qu'en France. Cela veut dire qu'une voiture électrique chinoise pollue plus qu'une voiture avec un moteur thermique. Un comble !

Et en France, le bilan CO2 d'un véhicule électrique est bon, puisqu'une bonne part de notre électricité vient du nucléaire, qui n'émet pas de CO2. Mais une voiture électrique produit quand même, indirectement, des déchets nucléaires, parce qu'en réalité elle roule à l'uranium.

Un marché qui décolle peu en France

La tendance des ventes de voitures électriques est la hausse en France. Mais les volumes restent très faibles : un peu plus de 1% du marché. Il s'est vendue 3.200 véhicules de ce type sur les deux premiers mois de l'année. Pour l'ensemble de 2015, c'était 17.000. La voiture la plus vendue en France, et de très loin, c'est la Renault Zoé : elle pèse 60% du marché à elle seule.

Quant à Telsa, l'entreprise vend jusqu'ici quelques dizaines de voitures par mois. Elle espère bien faire progresser ce nombre à partir de 2018, lorsque leur nouveau modèle sera disponible.