Comment PSA a-t-elle pu effectuer un tel retournement ? D'abord par le biais d'une cure d'amaigrissement violente, avec la fermeture d'une usine à Aulnay-sous-Bois, des suppressions d'emplois, des plans d'économie considérables, de la rationalisation industrielle. Un accord salarial sévère ensuite, qui a permis de réduire les couts. Enfin, une restructuration complète du capital : l'État français est devenu actionnaire, avec un groupe chinois (Dongfeng) aux côtés de l'actionnaire historique, la famille Peugeot. Tous les constructeurs connaissent cela, ça ressemble à la crise qu'avait connue Renault dans les années 1980, et qui avait été traitée par George Besse, assassiné par des terroristes, et Raymond Lévy. Au terme de cette purge, PSA redémarre.
Serrer les coûts, c'est bien. Mais ça ne suffit pas à faire redémarrer. Ce n'était que la première étape. D'où le plan de développement, qui prévoit vingt-huit lancements sur les différents marchés européens, et vingt en Chine, sur les trois marques du groupe, Peugeot, Citroën et DS (devenu une marque à part entière). En Chine, PSA vend désormais un million de voitures par an.
Peugeot et Citroën ont produit un million de voitures sur le sol français en 2015. Ce niveau devrait être maintenu dans les années qui viennent. Un million, c'est sensiblement plus que Renault, qui est aux alentours de 700.000. Au total, la production des constructeurs en France est de deux millions environ. C'est deux fois moins qu'en 1989, année record, où il s'était fabriqué 3,9 millions de véhicules sur le sol français. Mais ça s'est nettement redressé par rapport aux années de crise.
On évoque aussi le retour du groupe sur le marché américain, mais à travers un nouveau métier, le carsharing (l'automobile en partage) à l'instar d'Autolib en France, dans un premier temps. Puis ce seront des solutions de mobilité avec des véhicules du groupe, et enfin la vente de voitures PSA. Il y a des souvenirs douloureux pour les constructeurs français aux États-Unis, où les aventures sur ce marché ont coûté cher. Le retour est donc progressif, il devrait s'étager sur dix ans.
Peugeot s'oriente vers de nouveaux métiers. L'entreprise a également acheté un site de vente de pièces détachées. Elle projette d'investir également dans des start-up innovantes sur ces nouveaux services, comme le partage de véhicule. C'est le challenge auquel sont confrontés tous les constructeurs. L'essor des sites de partage ou de co-voiturage pourrait réduire les ventes de voitures. Demain, il y aura des technologies qui vous permettront de géolocaliser une voiture de particulier disponible à louer, dans les quelques dizaines de mètres de l'endroit où vous vous trouvez, et dont vous aurez l'accès avec un code SMS.
Il est vital pour les constructeurs de prendre pied sur ces nouvelles formes de déplacement, même si le cœur de leur métier reste très largement et encore pour longtemps, la fabrication de voitures de plus en plus fiables et performantes.
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