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Le fondateur de Bricorama, Jean-Claude Bourrelier, lors d'une conférence de presse à Paris, le 2 décembre 2013.
Crédit : Eric PIERMONT / AFP
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310 millions d'euros : c'est le montant - estimé - du patrimoine de Jean-Claude Bourrelier et de sa famille. Un petit pactole, à laquelle le fondateur et ancien patron de Bricorama doit sa 423e place au classement des grandes fortunes françaises du magazine Challenges. Ce riche entrepreneur fait partie des 1.800 contribuables qui seraient assujettis à la controversée taxe Zucman, si elle venait un jour à être appliquée - un impôt équivalent à 2% du patrimoine des personnes détenant plus de 100 millions d'euros.
"Je n'imagine pas que cette catastrophe puisse arriver", explique Jean-Claude Bourrelier, aujourd'hui âgé de 79 ans, au micro de RTL. "Je préfère ne pas calculer (ce que ça me coûterait), mais j'imagine que ça serait douloureux, mais surtout que je devrais vendre des actions pour payer. (…) Quand j'entends qu'on va intégrer les entreprises pour le calcul de cette taxe, c'est vraiment des sommes considérables."
Désormais dirigeant de Bourrelier Group, une holding familiale qui regroupe ses investissements, Jean-Claude Bourrelier le reconnaît, il est riche. Mais ces 310 millions d’euros, "c'est la valeur de l'entreprise", argue-t-il, à l'unisson d'autres grands patrons. "Mais qu'est-ce que c'est cette valeur de l'entreprise ? La vraie valeur des choses, c'est le prix que quelqu'un est payé pour s'attribuer le bien. Et je ne vois personne qui voudrait me payer cette somme."
INÉDIT - Avec un patrimoine familial estimé à 310 millions d'euros, ce riche entrepreneur qualifie la taxe Zucman de "catastrophe"
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Mi-septembre, interrogé sur le cas de plusieurs patrons de la tech dont l'entreprise est valorisée des sommes considérables l'économiste Gabriel Zucman avait convenu qu'il y avait "quelques dizaines de cas où il (allait) falloir réfléchir à des modalités de paiement", pour cette raison "d'illiquidité", c'est-à-dire d'indisponibilité d'argent liquide, par exemple avec des actions qui ne sont pas cotées en Bourse.
"C'est vraiment enlever la richesse de ce qui fait la France", rétorque Jean-Claude Bourrelier à propos du dispositif examiné par l'économiste. "La taxe Zucman, c'est un grand débat d'intellectuels. C'est un peu la lutte des classes. C'est la lutte de ceux qui ont beaucoup d'éducation par rapport à ceux qui ont du capital. "On s'attaque à ce qui permet à la croissance, le développement, l'entreprise", argumente-t-il. "La base de l'entreprise, c'est quand même son capital."
Je n'ai pas toujours été riche, j'étais même d'une famille pauvre.
Jean-Claude Bourrelier
Lui se décrit comme un "entrepreneur". "J'ai commencé à travailler il y a maintenant 64 ans", raconte-t-il. "J'ai été obligé de travailler en apprentissage à l'âge de 13 ans. Les hasards de la vie ont fait que j'ai été obligé de créer mon entreprise. Depuis 50 ans, elle existe, c'est au quotidien, 7 jours sur 7. Non, je n'ai pas toujours été riche, j'étais même d'une famille pauvre, de 5 enfants. Le père qui est décédé d'un cancer très jeune, la mère de l'assistance publique." "Je ne vais pas pleurer sur mon sort, tout le monde n'a pas eu ma chance", reconnaît-il cependant.
Pour autant, Jean-Claude Bourrelier reconnaît un besoin de justice sociale dans le pays, constate des "crispations" dans la société, évoque les "travers" du capitalisme. "Mais je ne pense pas que la taxe Zucman soit la meilleure façon de remédier à cet écart qu'il y a entre les riches et les pauvres", ajoute-t-il.
"Forcément, il faut bien que ceux qui ont beaucoup donnent un peu à ceux qui ont moins, à condition naturellement qu'on ne touche pas à l'outil de travail", concède le patron. Comment contribuer alors ? "Moi j'étais soumis à l'ISF", l'impôt sur la fortune, se remémore-t-il. "Naturellement, je n'étais pas enthousiaste. Mais j'ai accepté dans la mesure où mon outil de travail n'était pas intégré dans le cadre de l'ISF." Aujourd'hui, le fondateur de Bricomara aimerait plutôt payer "un impôt exceptionnel" ou participer à "des emprunts exceptionnels". "Dans le passé, ça s'est déjà fait."
Sébastien Lecornu a de son côté écarté un retour de l'ISF et se dit hostile à la taxe Zucman. "Est-ce que (c')est la bonne réponse ? La seule réponse ? Personnellement, je ne le crois pas", a-t-il indiqué dans une interview au Parisien, publiée le vendredi 26 septembre. Le Premier ministre a ajouté qu'il fera "une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d'autres diminueront", prévenant que ce serait "au Parlement à la fin de trancher".
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