L’indice des prix des 22 matières premières indispensables aux activités industrielles (fer, cuivre, aluminium, acier, charbon, pétrole...) n’a jamais été aussi bas depuis seize ans. Tout indique que le cycle des hausses - la tonne de cuivre valait 10.000 dollars il y a cinq ans, moins de 5.000 aujourd'hui - touche à sa fin. Le détonateur c’est bien sur le sévère trou d’air que connait l’économie chinoise.
En panne de croissance, le premier consommateur mondial achète moins. Comme les analystes considèrent que ce ralentissement est plus structurel que conjoncturel, ils anticipent un long faux plat. Et pour certains, un effet domino. Mais cette explication serait insuffisante si on ne prenait pas en considération l’impact de l’argent pas cher. Avec un crédit quasi gratuit, les compagnies minières et pétrolières ont surinvesti. Quand la demande baisse et que l’offre est pléthorique, le coup de bambou n’est jamais loin.
À court terme, il y aura un coup d’arrêt à la spéculation. La valeur boursière globale des sociétés minières et pétrolières a diminué de 2.000 milliards - soit la production de richesse de l’Inde, le pays le plus peuplé du monde - en douze mois. Cela devrait calmer les ardeurs des spéculateurs.
A moyen terme (en 2016 et au-delà), il faut s'attendre à un appauvrissement brutal des pays producteurs, et notamment de ceux qui sont très dépendant des matières premières : la Russie, le Brésil, l'Algérie et nombre de pays africains et sud-américains. Cela aura un impact certains sur nos exportations de produits finis.
Plus égoïstement, cela annonce une hausse du pouvoir d’achat de nos entreprises industrielles. Si la Zone euro se met en branle, si elle relance ses investissements, elle bénéficiera de matières premières à prix cassés.
Ce mouvement peut-il geler la reprise ? Le pire n’est pas certain. D'abord parce que l’échec du gouvernement chinois, qui n’a pas su enrayer la bulle spéculative de la bourse de Shanghai, n’est pas définitif. Les trois dévaluations conduites par Pékin peuvent à terme calmer le jeu. Ensuite, il y a dans le monde une demande de matières premières suffisante pour enrayer une spirale catastrophique.
Cela dit, après toute chute, on est groggy. Celle-là est sévère. Elle va donc retarder, peut-être même différer, l’allumage des réacteurs de l’économie européenne.
La fusion du groupe d'armement français Nexter et de l'allemand KMW a été approuvée par l'autorité de la concurrence de Berlin. Ce sera la première grande opération franco-allemande depuis Airbus.
13/20 à Patrick Pouyanné. Le directeur général de Total tient les engagements de son prédécesseur de réduire son empreinte carbone : l'entreprise a mis un terme à toute sa production de charbon.