La Cour des comptes vient de publier un rapport où l'on peut observer un changement de ton total de cette juridiction, qui est une sorte de vigie sur les comptes publics. En principe, la Cour des comptes s’alarme, s’inquiète, et multiplie les épithètes et les superlatifs pour qualifier l’état de nos finances publiques. Rien de tel cette année, alors que la détérioration est plus marquée que jamais, et menace de nous installer durablement dans le club des pays européens surendettés, au voisinage de l’Italie et de la Grèce.
Deux choses importantes ne sont pas normales. Tout d'abord, les dépenses exceptionnelles sont appréhendées comme un tout et indiscutables ! Il s’agissait de sauver l’économie française face au virus. On a profité de la manne des taux zéro et du plan de relance pour faire de nouvelles dépenses. Non pas qu’elles ne soient pas utiles mais elles ne sont pas financées. Augmenter les profs, c’est bien, mais avec quelles contreparties, en termes de présence, de statut, d’efficacité ?
L’autre reproche, c’est que le rapport recommande explicitement de ne rien faire en matière d’économie avant 2023 : pas question de compromettre la reprise, laissons tourner l’arrosage automatique ! La Cour des comptes délivre au gouvernement un permis de dépenser pour les deux ans qui viennent... Cela tombe pile au moment de l'élection présidentielle ! Ce n’est pas sérieux.
Le précédent président de la Cour des comptes, Didier Migaud, multipliait les alertes, mais ça n’a pas été plus utile. Mais au moins il était dans son rôle, et le seul. Tout cela présage d’une campagne électorale qui va être la foire à la dépense. La Cour des comptes désinhibe une classe politique française qui a déjà une solide propension à la dépense. Selon une source gouvernementale, la seule addition des mesures nouvelles demandées par les ministres pour l’année prochaine atteint déjà 22 milliards.
Le rapport contient quand même quelques pistes d’économies... Et quelles pistes ! Tout ce qu’on a entendu sur le sujet depuis 15 ans : retraite, chômage, minimas sociaux, logement, simplification. Rien de neuf. Sur ces sujets, le problème n’est pas quoi faire, mais comment ? On a vu en 2019 un ratage monumental d’une réforme des retraites, qui a consommé une énergie et un capital politique considérable, pour rien. Et ce n’est pas de la faute de l’épidémie, qui a, au contraire, sauvé le gouvernement en le sortant de ce mauvais pas.
On ne peut pas en tirer les leçons, sur la méthode en s’appuyant sur ce qui se fait à l’étranger ? Mais le plus beau, dans ce rapport, ce sont les suggestions pour faire comprendre aux Français l’importance des enjeux budgétaire. Renforcer le pouvoir du haut conseil des finances publiques, un comité d’expert, instituer un débat annuel sur la dette publique, organiser un débat national associant toutes les parties prenantes... Là, c’est l’artillerie lourde ! Pour faire des économies, il faut éviter les rapports bavards et inutiles !
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