JO Paris 2024 : les hôtels ont ils le droit de modifier leurs prix après réservation ?

Les chambres d'hôtel ne seraient-elles finalement pas si rentables pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 ? Des touristes prévoyants avaient réservé il y a très longtemps dans des hôtels de la capitale à des tarifs très raisonnables, et ont réalisé une bonne affaire. Mais certains hôteliers n'acceptent pas la situation et ont contacté ces touristes en leur proposant un ultimatum : soit ils payent beaucoup plus, soit ils iront dormir ailleurs. 

C'est ce qu'ont vécu une vingtaine de touristes étrangers, d'après le Centre européen des consommateurs, contraints d'annuler leur séjour. Marie Tixier-Habar, juriste au CEC, explique que "dans un dossier, un consommateur a réservé pour quatre nuits 1.425 euros, l'hôtelier l'a rappelé pour lui dire qu'en fait, ces quatre nuits passaient à 7.000 euros. Le consommateur a refusé cette augmentation et l'hôtelier a donc annulé sa réservation à la suite de ce refus", poursuit-elle. 

Cette démarche semble malhonnête de la part des hôteliers, mais est-elle légale ? Laurence Jégouzo, avocate en droit du tourisme, en tombe presque de sa chaise. "Scandale ! Dès lors que le contrat est formé, il faut une condition liée à la force majeure pour le rompre, explique-t-elle. L'hôtel brûle, par exemple, ou une liquidation judiciaire de la société gérant l'hôtel".

Concrètement, l'augmentation des prix du marché ne justifie pas de changer le coût d'une réservation à la dernière minute. Le président l'Union des métiers et des industries en Ile-de-France, Frank Delvau, réagit. Il conteste "formellement" les augmentations de 6 fois le tarif normal : "aujourd'hui, le prix moyen des hôtels pour les JO est multiplié de 2 à 2,5", assure-t-il. 

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