Selon les chiffres de l'Insee, 9,2 millions de Français vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté monétaire, c'est-à-dire avec moins de 60% du salaire médian, donc moins de 1.102 euros par mois pour une personne seule et moins de 2.314 euros pour un couple vivant avec 2 enfants. Cela représente presque un Français sur six, mais c’est toutefois moins que dans les années 70. "Être pauvre en France, contrairement à ce qu'on croit, c'est d'abord le plus souvent être une femme. Très souvent une femme seule avec un enfant", explique Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la Solidarité, qui regroupe 900 associations et organismes qui accompagnent les plus démunis.
"Nous avons un beau système de protection sociale, il y a aussi des effets de redistribution importants vers les plus fragiles. Il faut aussi saluer l'action du gouvernement pendant la crise sanitaire. Mais il y a quand même une vraie difficulté. Effectivement, la pauvreté a baissé par rapport aux années 70, mais ça a baissé jusqu'au milieu des années 80 et depuis, ça ne baisse plus", affirme Pascal Brice.
"On a quelque chose qui s'enracine, qui s'installe, chez les femmes seules, dans certaines campagnes, dans certains quartiers, chez des jeunes, chez des travailleurs âgés... C'est un combat qu'il faut mener, parce que non seulement c'est une question de dignité pour ces hommes et ces femmes, mais c'est aussi une question de cohésion sociale et démocratique du pays. Parce que sinon, on va toujours vers toujours plus de stigmatisation des pauvres", ajoute-t-il.