Au musée de la contrefaçon, Delphine Serfati Sobreira, la directrice générale de l'Unifab, l'Union des Fabricants, montre les dernières saisies des douanes. Des yaourts contrefaits, des petits gâteaux, des pâtes, du riz, du fromage, des faux sodas, du faux vin et des faux Cognac. En fait, tout est copié, de l'apéritif au dessert, en passant par les boissons. Vous avez même des fausses huîtres, et de faux petits pots pour bébé. Ces petits pots ressemblent à s'y méprendre à un petit pot Blédina.
C'est bien marqué Pomme Banane en français avec la photo des fruits, et le même code couleur que l'original, mais si vous lisez bien, la marque, c'est Bébéna. "C'est vraiment une copie illicite, faite pour tromper le consommateur", précise Delphine Serfati Sobreira. Il en va de même pour les faux tubes de ketchup rouge Mama, pour copier l'authentique Amora.
Et parfois, vous avez même des copies qui reprennent le nom de la vraie marque, comme Hollywood chewing-gum, sauf que c'est l'ancien logo, qu'on a tous connu, mais qui n'existe plus. Ce sont des faux qui imitent vraiment les vrais. Et puis vous avez les fausses bourriches d'huîtres : des huîtres vendues au prix des Gillardeau mais qui ne sont pas des Gillardeau. Donc l'ostréiculteur, pour éviter les contrefaçons, fait maintenant graver son logo au laser sur ses huîtres.
Le problème, c'est que vous ne savez pas que vous vous faites duper. Vous pouvez acheter ces produits par lot sur internet, pas cher du tout, 20% à 70% moins cher. Vous pensez faire une bonne affaire, mais ces produits n'ont rien à voir avec les vraies marques. Huit fois sur dix, ces contrefaçons sont vendues en ligne. D'ailleurs, en deux ans, 25 entreprises représentatives de tous les secteurs d'activité ont délisté 45,5 millions d'annonces illicites sur les plateformes de e-commerce, les marketplace et les réseaux sociaux.
Les produits alimentaires contrefaits se retrouvent aussi les marchés. Et dans les rayons des magasins de déstockage. Ils passent entre les mailles du filet par le biais de grossistes importateurs.
Mais ces produits contrefaits "peuvent être dangereux pour la santé", précise la directrice générale de l'Unifab, "parce qu'on ne sait absolument pas ce qu'ils mettent dedans pour faire de l'argent". Elle lance d'ailleurs une alerte pour les Jeux olympiques. "Gare aux faux paquets de chips, fausses saucisses et fausses bouteilles d'eau vendues aux abords des stades. Tout cela est fait pour tromper le consommateur. Le contrefacteur veut juste gagner de l'argent sur le dos des consommateurs", s'alarme-t-elle.
"Huit fois sur dix, ces produits viennent de Chine et il n'y a aucun contrôle et ils ne respectent pas la chaîne du froid. Les dates de péremption sont fantaisistes", poursuit-elle. Les douanes ont par exemple saisi de faux paquets de mozzarella. Le lait avait tourné. De toute façon, "si vous avez un doute sur un produit acheté en ligne, jetez-le", précise Delphine Serfati Sobreira.
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