Goodyear : "C'est Maurice Taylor le fou", répond un délégué CGT
INVITÉ RTL - Le secrétaire adjoint CGT du comité d'entreprise de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord répond à Maurice Taylor, le repreneur potentiel du site qui dénonçait lundi un "kidnapping" après la séquestration de deux cadres.
Informé de la séquestration de deux cadres de l'entreprise par des employés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, le repreneur potentiel du site, Maurice Taylor, les avait qualifiés lundi de "mabouls" et de "preneurs d'otage". Franck Jurek, secrétaire adjoint CGT du comité d'entreprise de l'usine, lui répond ce mardi.
Pas d'autre choix que de libérer les deux cadres
"C'est lui le fou", lâche-t-il au micro de RTL. "Ça fait un an qu'il nous balade. Au démarrage, il voulait 500 personnes, puis 300 personnes et d'un seul coup plus personne", poursuit-il. "On est en France. Il fait ce qu'il veut aux États-Unis, et nous on fait ce qu'on veut en France. Si demain, il vient reprendre l'usine, il fera ce qu'il a envie de faire. Mais il ne faut pas qu'il oublie qu'il sera en France", ajoute-t-il.
Après la libération des deux cadres retenus pendant plus de trente heures sur le site d'Amiens-Nord, le délégué CGT s'est dit "un peu déçu de les avoir laissés partir mais on n'a pas eu le choix face à 14 cars de CRS et 10 de gardes-mobiles". "On nous a dit que si on touchait à un seul d'entre-eux, c'était comparution immédiate et prison directement", précise-t-il.
"Un kidnapping", pour Maurice Taylor
Lundi, Maurice Taylor s'était indigné des méthodes employées par les salariés de l'usine, qui retenaient alors deux cadres de l'entreprise depuis une dizaine d'heures dans les locaux du site d'Amiens-Nord. "Aux États-Unis, c'est du kidnapping. S'ils faisaient ça là-bas, ils iraient en prison. Pourquoi ne vont-ils pas masqués, faire un hold-up dans une série de banques françaises ? Ainsi, ils pourraient racheter Goodyear", avait notamment lâché le président du groupe américain Titan.
Le 1er novembre dernier, Maurice Taylor s'était dit prêt à sauver l'usine, à condition de pour redémarrer sur de nouvelles bases. Surnommé "le Grizzly" par les analystes économiques, et a déjà eu des mots très durs pour les ouvriers, dans adressée au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
