Goodyear Amiens-Nord : dialogue de sourds entre salariés et direction
RÉACTION - Un dialogue de sourds semble s'être instauré entre la centaine d'employés qui occupe toujours le site Goodyear d'Amiens-Nord et la direction du groupe américain.
Sur la façade de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, le logo est barré. Il est désormais écrit "Badyear", qui signifie littéralement "mauvaise année". Depuis mardi après-midi, les salariés ont changé de tactique. Mais ils entendent toujours peser dans les négociations avec la direction du fabricant de pneus américain.
Après avoir relâché les deux cadres de l'usine qu'ils séquestraient depuis une trentaine d'heures, une centaine d'employés occupent toujours le site. Ils sont entrés dans un véritable dialogue de sourds avec leur direction.
Aucune négociation n'est en cours selon direction
Sur le site de l'usine, qui renferme 200.000 pneus dans ses dépôts, il est difficile d'y voir clair alors qu'une épaisse fumée noire émane toujours d'un feu de pneus devant l'usine. D'après les délégués CGT, une réunion à la direction du travail avec des représentants de Goodyear est prévue ce mercredi après-midi.
Une annonce démentie par le groupe américain, qui assure qu'aucune négociation n'est en cours. Pourtant, Franck Jureck, secrétaire adjoint CGT au comité d'entreprise de l'usine, se félicite d'un meilleur climat après la libération des deux cadres séquestrés.
"C'est clair, on sait que ça va fermer. Mais le dialogue est renoué puisqu'ils nous ont appelés en nous félicitant du traitement du DRH et du directeur, alors que ça aurait pu partir en live, et d'avoir maintenu l'outil de travail correctement sans aucun débordements", explique le délégué syndical au micro de RTL. "Le directeur lui-même a dit : 'Heureusement que la CGT était là'", argue-t-il.
Maurice Taylor pourrait bientôt refaire parler de lui
De son côté, la préfecture d'Amiens a confirmé que la réunion de cet après-midi n'était qu'une simple audition d'une délégation syndicale, sans la direction. Désormais, chaque camp affute sa stratégie avant la fermeture définitive.
Les ouvriers, qui continuent de défiler pour récupérer des affaires dans l'usine, attendent des primes de départ décentes pour éventuellement se reconstruire. Enfin, Maurice Taylor, le fantasque patron de Titan qui a qualifié les salariés de "mabouls" lundi, pourrait refaire parler de lui dans les heures qui viennent dans un projet de reprise.
