2 min de lecture
La place Alexanderplatz de Berlin, en Allemagne (Illustration).
Crédit : John MACDOUGALL / AFP
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Berlin a
publié lundi 13 janvier ses comptes budgétaires et la bonne gestion de nos
voisins allemands ne se dément pas. L’Allemagne a en effet dégagé un excédent
budgétaire de 13 milliards d’euros l’année dernière. Un bon cru qui s’ajoute à
la série d’excédents que connaît le pays depuis 2012. À titre de comparaison,
l’État français devrait enregistrer un déficit de l’ordre d’une centaine de
milliards pour la même année…
Mais comment
expliquer une telle performance (pour l'Allemagne) ? Des recettes fiscales qui
sont restées en forme, grâce au rééquilibrage de la croissance en faveur de la
consommation, et au détriment des exportations industrielles, ça fait plus de
TVA. La baisse des taux d’intérêt, bien sûr. Mais sur ces deux facteurs, il n’y
a guère de différence avec la France.
La vraie différence, c’est un État moins prolifique notamment pour la redistribution, qui est bien plus importante en France, et qui se trouve donc plus difficile à contenir chez nous. Surtout en 2019, le budget qui a suivi la crise des gilets jaunes. Il y a aussi désormais en Allemagne une règle constitutionnelle qui limite le déficit fédéral à 0,35% du PIB par an. Et en 2020, de nouvelles contraintes, plus strictes encore, s’appliqueront aux régions en cette matière.
Il y a un
facteur culturel incontestable. Mais il ne faut pas le surestimer. Treize pays
européens sont aujourd’hui en excédent. Le vrai facteur culturel, il frappe la
France. C’est nous qui sommes une exception en Europe, avec un niveau de
dépenses publiques, d’impôt et de déficit sans équivalent sur la durée.
Mais alors que
font les Allemands de leur argent ? Jusqu’ici, leurs excédents n’ont qu’une
destination : le remboursement de la dette publique du pays. À suivre les
calculs d’Eurostat, entre 2014 et 2018, l’Allemagne a fait passer sa dette de
75% du PIB à 62%. Dans le même temps, la France a fait monter la sienne,
passant de 95% de notre PIB à 99%. La France est d’ailleurs le seul grand pays
de la zone euro qui n’a pas réduit sa dette sur cette période.
Même en
valeur absolue, les chiffres sont impressionnants. En 2014, la dette allemande
était de 2.200 milliards d’euros, alors qu’en France c’était 2.000 milliards d’euros.
Aujourd’hui, c’est l’Allemagne qui est redescendue à 2.000 milliards, alors que
nous avons grimpé à 2.300 milliards. Le tout alors que notre économie, et donc
notre capacité de remboursement, est sensiblement plus petite que celle de
l’Allemagne.
En Allemagne,
le débat se lance timidement sur la façon d'utiliser cet argent. Certains
voudraient des baisses d’impôt. D’autres mettre en place une retraite minimum.
D’autres encore veulent rénover les infrastructures de transport, les routes,
les ponts et les trains. Le seul problème, c’est que le niveau de chômage est
tellement faible que les entreprises de travaux publics ne parviennent même
plus à répondre aux commandes.
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