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ÉDITO - Tickets-restaurant : "Le gouvernement a pris la seule solution qui avait du sens", selon Martial You
Martial You revient sur la décision du gouvernement de prolonger le dispositif actuel des tickets-restaurant pendant un an, permettant de faire toutes ses courses alimentaires.
Des chèques déjeuner et des tickets restaurant (illustration)
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
Finalement, rien ne va changer pour les tickets-restaurant puisque le gouvernement a décidé de prolonger le système actuel. Le gouvernement a pris la seule solution qui avait du sens : reconduire le dispositif pendant un an. En gros, en août 2022, la loi pour la défense du pouvoir d'achat des Français avait permis de disposer d'un plafond de 25 euros par jour pour les tickets-restaurant. On pouvait aller au restaurant, bien sûr, ou faire toutes ses courses alimentaires.
Ce dispositif devait s'arrêter à la fin de cette année 2023, ce qui aurait été aberrant puisque les problèmes de pouvoir d'achat de la mi-août 2022, n'ont toujours pas été réglés. "Rien ne changera pour les Français", a confirmé Olivia Grégoire. Le dispositif devait s'arrêter à la fin de cette année selon le diagnostic initial du gouvernement, car on pensait, en août 2022, que l'inflation se serait jugulée à la fin 2023. Pari perdu, en janvier dernier, l'inflation cumulée était de plus 12% selon NielsenIQ. Presque un an plus tard, cette inflation cumulée est de plus 18%, impossible dans ces conditions, de débrancher le dispositif des tickets-resto.
C'est un vrai coup de pouce pour les Français, puisque 5 millions de salariés y ont droit, donc plus d'un salarié sur cinq. C'est en moyenne 13,82 euros par jour travaillé, dont la moitié est prise en charge par l'employeur. Si vous travaillez 21 jours dans un mois, c'est quasiment 150 euros de pouvoir d'achat supplémentaire. Ça permet d'acheter de la viande, du poisson, des produits frais, mais aussi de la farine, des œufs, du sucre, ce qui n'est pas possible d'habitude avec un ticket-resto.
Un dispositif impossible à arrêter ces temps-ci
Les restaurateurs sont fous de rage qu'on ait reconduit cette mesure, parce que le système antérieur favorisait l'activité des restaurants. C'était censé permettre à un salarié de manger correctement le midi, pas d'aller faire ses courses au supermarché. Mais on a d'autres urgences en ce moment. Selon l'Ifop, un Français sur deux saute régulièrement un repas faute de moyens. En période de crise, c'est quand même mieux de pouvoir acheter des produits frais pour cuisiner à la maison.
C'est difficile aussi de débrancher des mesures contre la pauvreté en ce moment, c'est même impossible. Le gouvernement rappelle à juste titre que le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté, c'est de faire baisser le chômage. 600.000 personnes ont retrouvé un emploi en six ans, c'est très bien. Raison de plus pour ne pas priver ensuite les salariés d'un avantage en nature comme le ticket-restaurant.
