Tous les contribuables bénéficient aujourd'hui d’un abattement de 10% sur leurs revenus, plafonné à quelque 4.000 euros. C'est-à-dire que vous déclarez 100 mais vous n'êtes taxé que sur 90. L’origine de cet abattement, c'est de concéder un avantage au contribuable pour tenir compte de ses frais professionnels. Du coup, certains de nos esprits se disent que les retraités profitent de cet abattement alors qu'ils n'ont pas de frais professionnels. On pourrait récupérer 4,5 milliards par an. C'est un peu d'argent. La proposition du Medef.
Bon, est-ce que c’est une bonne mesure ? D’abord, c’est de l’augmentation d’impôt. Donc c’est bête, par principe. On est au plus haut de l’histoire, au plus haut de l'Europe, au plus haut du monde, stop. Deuxième chose : Patrick Martin qui contribue à la créativité fiscale, on a pas besoin de lui sur ce sujet. Il est beaucoup plus utile sur ce qu'il fait d'habitude, défendre les entreprises. J’ajoute que, dans la retraite, vous avez déjà une redistribution très importante, avec le taux de remplacement. Pour un retraité avec un niveau de vie élevé, sa pension ne sera que de 30%. Pour un petit salaire, 80%. Et on a déjà quelque chose de puissant, sans compter la CSA pour les retraites supérieures à 2.000 euros. En fait, on traite toujours le problème de l’Etat providence de cette façon : on prélève de plus en plus pour financer des dépenses qu’on ne parvient pas à contrôler. Le sujet central, c’est augmenter la base, travailler davantage.
Cette mesure a-t-elle une chance de passer ? Non, pas en tant que tel : si on écoute nos gouvernants, ils disent qu'il n'y aura pas d’impôt sur la classe moyenne. Plus prosaïquement, les retraités, aisés en particulier, c’est la clientèle électorale de Macron. Ce qui est possible, c’est qu’on baisse le plafond de cet abattement : aujourd'hui de 4.000 euros, il pourrait être divisé par deux. C’est quand même tout à fait caractéristique du débat français. On a un problème démographique gigantesque, on essaie de s’y attaquer avec une réforme médiocre, qui ne le traite qu’a moitié. Une réforme mal préparée, mal négociée, mal votée. Du coup, tout le monde braille. Et on se retourne sur les deux expédients préférés des français : des nouveaux impôts et le siphonnage des réserves. Olivier Faure, le patron du PS, souhaite ainsi qu’on suspende la réforme pour quelques années en prélevant les milliards du fonds de réserve des retraites, constitué il y a trente ans. Ca fait penser à la célèbre phrase de Reagan, qui se moquait des bureaucrates et disait : "Tout ce qui bouge, on le taxe ; ce qui bouge encore, on le réglemente, et tout ce qui ne bouge plus, on le subventionne".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte