Pour lutter contre le surtourisme, qui a des effets néfastes sur les patrimoines et environnements, l’assemblée de Corse, l’exécutif de l’île, a en effet décidé de restreindre l’accès estival à plusieurs sites fameux : la vallée de la Restonica, les îles Lavezzi, le col de Bavella. Ces sites sont littéralement pris d’assaut pendant l’été.
290.000 personnes ont par exemple visité les îles Lavezzi, proches de Bonifacio, sur la seule année dernière. Avec toutes les déprédations environnementales, considérables, qui découlent d’un afflux massif de touristes par toujours très respectueux ni vigilants.
Alors, un quota de visiteurs par jour va être défini, avec un système de
réservation comme on le fait maintenant dans plusieurs endroits en Europe - les calanques de Cassis par exemple, victimes du même afflux dévastateur. Mais la
Corse a ajouté un codicille qui va faire débat : pour certains sites, les
résidents corses devraient être considérés comme prioritaires pour les visites.
Le problème n‘est plus d’attirer les visites, mais plutôt de faire face
aux excès des périodes estivales. La Corse n’est d’ailleurs pas la seule à
vouloir privilégier ses résidents face au tourisme de masse.
Il existe de nombreux autres exemples. À propos d’Airbnb, ce site internet qui permet de louer son appartement à des touristes pour une courte durée, Berlin, la capitale allemande, l’avait carrément interdit, pour réserver ses logements à ses résidents, avec une amende allant jusqu’à 100.000 euros. La réglementation a été depuis assouplie. À Vienne, la location Airbnb est interdite dans le parc de logements sociaux, et soumise à l’accord de tous les copropriétaires dans le parc privé. À Amsterdam, à Lisbonne, il y a de très stricts quotas. À Paris, limitations également. Dans tous ces cas, il s’agit de privilégier la population locale, de limiter la progression des prix des logements, et d’éviter les dégâts de la surfréquentation. C’est exactement la même finalité qu’en Corse.
Le seul autre moyen de limiter le surtourisme est de faire payer plus cher. Mais est-ce vraiment plus juste ? C’est ce que va faire Venise, par exemple, à partir de janvier prochain, qui imposera une taxe de 10 euros par jour à ses visiteurs, tout en limitant le nombre dans les périodes les plus chargées. Même système à Cinqueterre, 16 euros par jour. Sur l’île de Porquerolles en revanche, dans le sud de la France, pas d’entrée payante, mais un quota de 6.000 visiteurs par jour, alors qu’il y a quelquefois 2.000 bateaux ancrés devant les plages… À Barcelone, la colère contre les touristes atteignait un tel niveau que des manifestations violentes se sont déroulées, exhortant les étrangers à quitter la ville.
Et ces problématiques ne concernent pas seulement l'Europe du sud. L’Islande par exemple, a dû carrément fermer un canyon célèbre pendant plusieurs mois pour permettre à l’herbe de repousser, après que des hordes de touristes sont venues visiter l’un des sites de tournage de Game of Thrones. Selon l’organisation mondiale du tourisme, 95% des voyageurs se rendent sur 5% de la planète. On n'en a donc pas fini avec les restrictions.
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