le nouveau patron de la banque depuis 4 mois, faisait sa rentrée des classes ce lundi 18 septembre et il a eu le tort de dire la vérité aux marchés financiers. Résultat : la banque a perdu 2 milliards d'euros de capitalisation boursière en une journée.
Le dirigeant a eu le malheur de dire que la croissance de la banque serait modérée, qu'il verserait un peu moins de dividendes qu'avant aux actionnaires et qu'il stoppait le financement de tout nouveau champ pétrolier ou gazier. Il souhaite aussi réduire de 50% les investissements dans les hydrocarbures d'ici 2025.
On se dit que c'est dommage que de telles annonces ne soient pas applaudies. On se dit aussi que la grande révolution de la Finance Verte n'est pas pour demain et qu'il faudra d'abord cracher du dividende (même avec des vapeurs de CO2) pour trouver des investisseurs.
Cette présentation est une maladresse du nouveau patron. Dans les colonnes des Echos, il assume une ambition : ne pas promettre des choses qu'on ne sera pas en mesure de délivrer". C'est un changement d'époque. Krupa a pris la suite de Frédéric Oudea qui avait dirigé la banque "noire et rouge" pendant 15 ans juste après l'accident industriel "Jérôme Kerviel". C'était en général un discours plus polissé qui faisait attention à ne pas froisser les actionnaires.
Le nouveau patron n’a pas forcément eu tort de dire la vérité. Mais Krupa a une culture qui ne correspond pas aux codes des marchés financiers. Il arrive des Etats-Unis avec une culture où on ne se parjure pas. Et puis, il n'est pas issu du prestigieux corps des inspecteurs des finances comme ses prédécesseurs à ce poste... ça veut dire qu'il n'a pas tout à fait le même réseau. On trouve habituellement des patrons de banques qui parlent à des investisseurs qui sont tous passés par la même école et par les services de Bercy.
Une culture internationale pour une banque internationale, ça ne devrait pas être un problème. Pour Slawomir Krupa, la Société Générale est une banque mondiale qui a son siège en France. Malheureusement pour lui, c'est d'abord une entreprise qui a du mal à sortir de France comparée à ses concurrentes. Et c'était sans doute assez maladroit de présenter son premier plan stratégique depuis Londres. Les deux places financières se font une guerre sans merci. Surtout depuis le Brexit.
La Société Générale ne va pas mal, mais elle doit se remettre en question. Elle est plus fragile que la BNP Paribas ou Crédit Agricole SA. C'est ça, le message du nouveau patron. Le titre valait quasiment 35 euros fin 2021, il était hier soir à un peu plus de 23.
Le groupe doit faire des économies. Ça a commencé avec la fusion des réseaux Société Générale et Crédit du Nord. La banque est aussi sortie de plusieurs pays d'Afrique. Elle doit maintenant conquérir plus de clients grâce à sa banque en ligne, Boursorama. L'objectif est de passer de 5 à 8 millions de clients en 2026.
Pour les années qui viennent, Slawomir Krupa se fixe donc des objectifs prudents mais réalistes. Trop prudents, ont répondu hier les marchés financiers.
Pour la Banque, la croissance en 2024 sera de 0,9% et non 1,4% comme l'espère Bercy. Et la Banque estime que le chômage va remonter à 7,5% de la population active.
Le gouvernement accepte de compenser le manque à gagner pour les 2.200 stations indépendantes qui risquent de devoir vendre le carburant à perte dans les prochains mois. Tant mieux pour elles. Le gouvernement, lui, va donc subventionner des stations pour qu'elles vendent à perte un produit dont la moitié du prix représente des taxes pour l'État.