Renault inaugurait mercredi une usine d’un nouveau genre, une usine de recyclage de voiture. Ce n’est pas un garage, mais le site de Flins dans les Yvelines, site qui est le plus ancien de la marque au losange. Il a fabriqué notamment la Juvaquatre et la Dauphine. Aujourd’hui, c’est la Zoe et la Micra de Nissan qui sortent de ses chaînes, et voici que lui est adjointe cette plate-forme révolutionnaire qui rénove intégralement les véhicules d’occasion.
Les véhicules sont désossés, évalués. Les parties défectueuses ou usées sont remplacées, pour en faire un véhicule quasi-neuf en huit jours, et les remettre sur le marché avec certification technique irréprochable. L’objectif est de refabriquer ainsi 45 000 voitures par an d’ici dès 2023.
Il y a au moins deux intérêts pour le constructeur de faire de l'occasion alors qu'il pourrait vendre du neuf. L’un de
circonstance, le prix des véhicules d’occasion est au plus haut, tout comme la
demande, compte tenu de la difficulté actuelle à acheter du neuf, à cause de la
pénurie de pièces, en particulier les composants électroniques. Les marges sur
le véhicule d’occasion sont donc bonnes.
Mais il y a aussi un argument beaucoup plus durable : le consommateur n’est plus accro au neuf. Au contraire, avec le souci de préserver l’environnement et le climat, le recyclage a la cote. Parce que c’est autant de carbone en moins pour la production, autant de matières premières économisées.
De façon apparemment paradoxale, ce sont les acheteurs séniors qui sont restés attachés au neuf, alors que les jeunes, eux, préfèrent désormais le recyclé. Pour les biens de consommation durable comme la voiture, mais aussi pour les vêtements. Bon nombre d’enseignes, les Galeries Lafayette et le Printemps, ont ouvert des espaces dédiés aux vêtements d’occasion, s’alignant en cela sur des sites marchands qui proposaient déjà depuis longtemps aux particuliers la revente de leurs achats.
Même les marques de luxe s’y mettent, comme Gucci. Elles proposent ainsi des vêtements ou des accessoires, sacs à main, complètement rénovés, voire redécorés pour en faire des pièces uniques, là encore avec des marges qui valent celles du neuf. Dans un tout autre domaine, Leroy Merlin, l’enseigne de bricolage, propose aussi des produits d’occasion, et Ikea devrait ouvrir l’année prochaine un magasin de meubles de seconde main.
Mais le recyclage peut-il avoir une influence sur la croissance ? C’est la question. Disons qu’avec l’économie de la seconde main, la croissance se déplace, par rapport à l’ère de la société de consommation du neuf. Moins d’emplois dans les usines pour la fabrication, mais davantage dans la réparation. Moins de transports internationaux, qui étaient nécessaires pour alimenter les usines en matières premières, et plus de transports locaux. Probablement moins de consommation d’énergie au total – qui peut s’en plaindre ?
Pour le reste, rien ne change. Pour vendre de l’occasion, il faut des mètres carrés d’entrepôt, de magasin et des vendeurs. Et le consommateur a remplacé le plaisir d’avoir du neuf par celui, plus subtil mais plus moderne, de respecter l’environnement.
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