La réunion des 20 pays les plus puissants du monde s’est achevée le 10 septembre à New Delhi, en Inde. Néanmoins, le communiqué commun a consacré l’affaiblissement de l’Occident face aux pays émergents. Il a été âprement négocié, car aucun mot ne condamnait l’agression russe, ni ne limitait l’utilisation des énergies fossiles. Sur les deux sujets chauds du moment, la guerre et le climat, le G20 était aux abonnés absents.
Ce silence peut être attribué à la Russie et à la Chine, qui ne voulaient pas de termes condamnant Moscou. Paradoxalement, aucun de ces deux pays n’avait envoyé son chef d’État. Poutine ne peut pas sortir de Russie car il est frappé d’un mandat d’arrêt international, et Xi Jinping n’a fourni aucune explication à son absence. Il s'agissait probablement d'un geste de mépris vis-à-vis de l’hôte du sommet, l'Inde, pays ennemi de la Chine à cause de différents frontaliers.
Les Occidentaux ne font plus la loi. Ce retournement majeur a été acté à New Delhi. L’Occident, naguère maître du monde, n’est plus qu’une région d’une planète multipolaire. Quand le G20 a créé par Sarkozy et Obama, en 2008, les pays industrialisés comptaient pour les deux tiers du PIB mondial. Aujourd’hui, quinze ans plus tard, nous ne sommes plus qu’à 49%, selon l’OCDE. En 2030, ce sera 43%.
La Chine, l’Inde, le Brésil, estiment ne plus avoir à subir nos volontés : ils ont désormais leurs propres objectifs. Le ministre des Affaires étrangères indien, a déclaré à propos de la guerre d’Ukraine qu’il fallait que les Occidentaux cessent de croire que leurs problèmes étaient ceux du monde. Ce que nous appelons le nouveau désordre mondial, c’est en réalité la fin de l’ordre que nous avions imposé, au profit d’un autre, qui se dessine et qui reflète les priorités des autres. Pour l’Inde ou la Chine, le monde est beaucoup plus ordonné aujourd’hui.
Il y a deux lectures de ce G20. La première, c’est la capitulation. La seconde, c’est un compromis pour obtenir d’autres choses, plus tard. Notamment vis-à-vis de l’organisateur du sommet, le Premier ministre indien Modi, qui peut se flatter d’avoir réuni les 20 pays les plus puissants du monde sur un texte commun, juste avant des élections importantes. De surcroît, l'Occident sécurise l’Inde comme partenaire, même s'il n'est pas exclusif. Modi avait été invité au 14 juillet à Paris pour cette raison.
Après le temps de la puissance, c’est désormais l'heure des alliances. Il nous faut chercher des alliés, les cajoler, leur concéder pour leur demander, d’être à nos côtés ponctuellement, sur certains dossiers. Nous avions la politique du fort, il nous faut apprendre celle du faible. Signe de ces temps nouveaux, Joe Biden, au retour d’Inde, s’est arrêté au Vietnam, pour rapprocher l’Amérique de son ennemi des années 1970 et l’éloigner de Pékin. Et il ferait bien de faire pareil avec l’Arabie Saoudite, qui s’est dangereusement éprise de la Chine.
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