L’Inde et la France célèbrent leur amitié pour ce 14 juillet et signent des contrats aéronautiques et d’armements juteux. Doit-on s’en réjouir ou s’en inquiéter ? On va d’abord simplement le constater et rappeler ce qui a été annoncé ces dernières heures : 26 nouveaux Rafale pour les porte-avions indiens, et trois sous-marins de type Scorpène, fabriqués à Cherbourg par Naval Group : c’est du savoir-faire français. L’aéronautique, civile ou militaire, c’est la moitié de nos exportations vers l’Inde. Elles ne cessent de progresser et on vend plus d’armes aux Indiens, que ne le font les Américains.
Alors bien sûr, on a attendu la Fête nationale pour mettre tout ça en musique. Tout a été pensé aux petits oignons. Le premier ministre Narendra Modi est là. Il a eu droit à un diner privé hier soir à l’Élysée. Ce soir, ce sera au musée du Louvre avec 200 invités. Et pour avoir déjà vu ces deux-là ensemble, Emmanuel Macron et Narendra Modi ont un sens très tactile des relations diplomatiques, tout en embrassades et en accolades. On verra en plus, en fin de matinée, 250 soldats indiens défiler sur les Champs-Élysées. Les décors, les chorégraphies et les annonces économiques de cette visite ont été particulièrement soignés.
Et pourtant il y a aussi ces critiques récurrentes sur la politique de Narendra Modi. Dérive ultranationaliste, opposants politiques et médias mis au pas, violences contre les minorités musulmanes. Tout cela, ce sont des faits, documentés, rapportés par des journalistes ou par des ONG, qu’on ne peut pas balayer, et qui sont le résultat de 10 ans de mandature Modi. Mais quel est le rôle de nos dirigeants ? Dénoncer ce qui doit l’être, bien sûr, mais aussi voir le monde comme il est et pas comme on voudrait qu’il soit. Ça peut paraitre frustrant, cynique, mais c’est la réalité. Et la réalité du monde, c’est que l’Inde est maintenant le pays le plus peuplé, devant la Chine, et qu’il est redevenu un vrai contrepoids diplomatique dans cette zone indo-pacifique, justement, face à ces mêmes Chinois. La réalité, c’est qu’on a besoin des Indiens, pas seulement pour faire du business, mais pour essayer de garder un semblant de stabilité dans cette région du monde.
Mais alors, comment on trouve le bon équilibre, justement, entre les valeurs qu’on prétend défendre et cette réalité que vous nous décrivez ? Je vous le dis très humblement ce matin, je ne sais pas et je laisse ceux qui nous écoutent se faire une opinion, se demander ce qu’ils feraient, eux, à la place de nos leaders. Et si certains ont déjà réussi à trancher cette question je vais simplement vous rappeler que le partenariat économique France-Inde a été bouclé et relancé par Jacques Chirac il y a 25 ans, en 1998. Depuis, on a connu trois autres présidents, et eux, trois premiers ministres différents.
Nos pays, nos histoires, resteront là, pas nos dirigeants. Il y aura un après Macron en France, et il y aura un après Modi en Inde.
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