La crise du logement en France s'aggrave. Trois chiffres nous le démontre. Le premier touche au logement social, un secteur qui tient son congrès en ce moment à Nantes. Il y a aujourd'hui, 2,5 millions de ménages qui attendent un logement social, faute de disponibilité. La durée de l’attente peut aller jusqu’à 8 ans dans certaines régions, et cet indicateur ne cesse de se détériorer.
Cet engorgement s'explique d'abord par l’insuffisance de la construction, 80 000 logements par an environ, parce que les organismes de logement sociaux manquent d’argent. Ils subissent une sérieuse ponction depuis 2018 où le gouvernement a considéré qu’ils étaient trop riches. Mais aussi parce que les maires ne délivrent pas assez d’autorisation en la matière. Il y a également une baisse du taux de rotation des occupants. Normalement, lorsque vous dépassez un certain plafond de revenu, vous devez quitter le logement social pour retrouver le logement privé. Le taux actuel est de seulement 7,9% par an, un chiffre en diminution constante.
Le parc locatif privé, de son côté, n'est pas assez vaste. C’est le deuxième chiffre et le plus préoccupant, il est tiré d’un sondage de la Fédération des agences immobilières FNAIM, réalisé à la fin septembre auprès de ses adhérents. Le nombre de logements disponibles à la location, dans les agences, a chuté en moyenne de 34% sur un an selon eux, avec des diminutions encore plus fortes dans certaines villes comme Rennes.
L’interdiction prochaine de louer ce qu’on appelle les « passoires thermiques », est en partie à l’origine de cette rétraction spectaculaire. Il s'agit souvent des logements anciens, difficiles à isoler, qui nécessitent une rénovation coûteuse que les propriétaires ne peuvent pas assumer. Sans parler de la difficulté à convaincre toute une copropriété dans un immeuble. L'autre cause, c'est la hausse de la taxe foncière, payée par les propriétaires, et le blocage des loyers, de plus en plus étendu dans le pays, qui ont diminué la rentabilité de la location pour un propriétaire.
Avec la hausse des taux d’intérêt et les difficultés croissantes pour obtenir un prêt immobilier, la demande augmente. Bon nombre de jeunes ménages se rabattent sur la location qui s'adresse au parc locatif privé qui lui-même s'est rétracté. De façon plus fondamentale, la demande de logement en France reste très soutenue. Une étude qui vient de paraître, a réévalué le nombre d’appartements et de maisons nécessaires chaque année en France. C'est le troisième chiffre. Il faudrait construire ou rénover 518.000 logements par an d’ici 2040, selon l’Union sociale pour l’habitat. Alors que depuis cinq ans, on en construit entre 350.000 et 400.000 logements par an, cela représente environ 150.000 logements manquants chaque année.
Ce chiffre s'explique par la poursuite de la réduction de la taille des ménages, même si elle ralentit. Les couples s’installent plus tard, et les personnes âgées vivent plus longtemps, souvent seules. Il y a aussi la reprise des flux migratoires après le Covid, la nécessité de compenser la sortie du parc des logements les plus énergivores et enfin la résorption du mal logement, un phénomène d’ampleur considérable. Si l’on en croit les données de la Fondation Abbé Pierre, 3,5 millions de personnes seraient mal ou très mal logées en France.
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