Jusqu'à combien peut-on taxer les riches ? La question monte, avec la possibilité de voir arriver au pouvoir la coalition des gauches, le Nouveau Front populaire. L'alliance a multiplié les propositions pour taxer davantage les Français, avec un traitement de faveur pour les classes considérées comme "riches", au-dessus de 4.000 euros par mois.
Il y aurait une CSG progressive, alors qu'aujourd'hui, elle est proportionnelle, c'est-à-dire qu'elle monterait en fonction du niveau de revenu. Les salaires nets baisseraient donc fortement. En plus de cela, nouvel impôt sur le revenu, avec quatorze tranches. Dans la dernière, les salaires au-dessus de 30.000 euros par mois auraient un prélèvement de 90% des revenus.
Ce n'est pas possible, la Constitution l'interdit, car c'est un taux jugé confiscatoire, d'autant que ces 90% seraient prélevés après la CSG, qui est déjà un impôt sur le revenu. On aurait donc un taux d'au moins 100%. Je gagne 100, je paie 100. Absurdité qui n'arrête pas tout le monde chez LFI, puisque le parti envisageait de modifier la Constitution pour mettre en place ce prélèvement. On peut penser quand même que les socialistes, partie la plus modérée de l'alliance, n'iraient pas jusqu'à cette dinguerie.
Aujourd'hui, les riches sont taxés à 45% : c'est le taux le plus élevé, au-delà de 180.000 euros par an et par personne. Ce à quoi s'ajoutent une surtaxe de 3 à 4% pour les revenus supérieurs à 250.000 euros/an. Cela représente une toute petite minorité, moins d'un Français sur 1000, qui a donc un prélèvement de 49% en plus de la CSG, environ 10%. Cela nous fait 59%, ce qui nous situe sur les niveaux les plus élevés en Europe et donc les plus élevés au monde.
"S'ils ont beaucoup de moyens, pourquoi ne pas les faire contribuer davantage ?" : c'est l'argument de la gauche. On peut entendre cet argument, le discuter. Mais attention à ne pas perdre de vue un élément essentiel : la fiscalité, c'est une question de rapports de force. Au-delà d'un certain seuil, et on en est sans doute pas loin aujourd'hui en France, l'animal fiscal développe des stratégies d'évitement de l'impôt. La loi peut être contournée, et parfois de façon non-illégale. D'abord, quitter la France : pendant des années, nos riches sont partis en Belgique. Chaque année plusieurs centaines de personnes, avec plusieurs centaines de milliers d'euros de revenus par an, partaient à l'étranger.
Pour les contribuables qui ne peuvent pas partir, c'est-à-dire les plus nombreux, il y a le travail au noir. Le travail au noir, c'est l'exil fiscal du pauvre. Enfin, il y a ceux qui préféreront moins travailler pour moins gagner, s'ils n'ont plus l'espoir d'en retirer le bénéfice. C'est ce qui explique que quand on monte les impôts, le rendement soit en réalité beaucoup plus faible qu'attendu, l'activité disparait. On a connu ça en 2012-2013 avec François Hollande. Cela ne veut pas dire que l'on ne peut pas changer la fiscalité, mais qu'il faut garder du bon sens.
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