Au mois de mai dernier, une petite annonce a été publiée pour vendre le seul terrain privé disponible de l’Archipel. Et même le dernier terrain privé au monde dans le Grand Nord. Soixante kilomètres carrés de montagnes et de plaines gelées, dont "l’importance géopolitique et stratégique est significative". Prix : 300 millions d’euros. Et voilà qu’il y a deux jours, le gouvernement norvégien a décidé de bloquer la vente.
Les acquéreurs potentiels sont Chinois. La Chine se présente maintenant comme un pays "proche de l’arctique", ce qui est quand même une farce, pour légitimer ses ambitions minières et stratégiques au Pôle Nord. Et théoriquement, le pays a le droit, en vertu du traité de 1920, d’installer une base au Svalbard.
En plus, la propriétaire de la société vendeuse est certes norvégienne, mais naturalisée, elle est russe d’origine. De là à imaginer un complot sino-russe. La Norvège est d’autant plus inquiète que depuis peu, la Russie multiplie les provocations sur ses propres terrains au Svalbard, en organisant des parades avec drapeaux russes.
Le gouvernement a fait une contre-proposition, pour 1,8 million d’euros, 50 fois moins cher, en expliquant que ce terrain n’avait pas de valeur commerciale, puisqu’il est interdit d’y construire et d’y circuler avec un véhicule à moteur. Proposition refusée. Pour corser l’affaire, mardi, un Norvégien accusé d’espionnage au profit des Chinois a été arrêté à l’aéroport d’Oslo.
L’intérêt est très important. Il y a des ressources d’hydrocarbures dans les mers qui les entourent. Des ressources halieutiques importantes, qui ont déjà occasionné des conflits sérieux avec les pêcheurs lettons, qui opèrent dans la zone.
C’est aussi une zone stratégique, la Russie y a développé sa présence militaire, et souvenez-vous qu’il n’y a pas si longtemps, Donald Trump voulait acheter le Groenland ! Et surtout, la perspective d’ouvrir la route arctique entre l’Europe ou la Russie et l’Asie, sans passer par le Sud et le canal de Suez.
Cette route fonctionne de juillet à octobre. Mais avec le réchauffement climatique, on estime qu’elle sera accessible toute l’année à partir de 2035. Ce serait le moyen de relier les deux alliés, Chine et Russie, en 35 jours de navigation, 10 de moins qu’en passant par le Sud de la planète. Et en économisant un demi-million de dollars en carburant par navire.
Un atout considérable pour le commerce entre les deux puissances, qui est en plein essor depuis les sanctions frappant la Russie. Autant de raisons pour posséder un pied-à-terre sur cet axe devenu stratégique.
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