Avec ses annonces, faites dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 avril, Donald Trump a lancé la bataille des droits de douane. Si l'Union européenne et la Chine alertent déjà sur les conséquences que ces déclarations pourraient avoir, il faut savoir raison garder.
Car si certains font la comparaison entre la situation actuelle et celle des années 1930, qui avaient vu se déchaîner une guerre commerciale, c'est une erreur. Il y a 90 ans, la crise, née du krach de 1929, a été mal gérée et avait alors provoqué l'effondrement des banques ainsi que l'asphyxie de l'économie, faute de liquidités.
Aujourd'hui, la situation est meilleure, que ce soit aux États-Unis ou ailleurs, même si les droits de douane annoncés sont considérables : 20% pour l’Europe et 34% pour la Chine, s'ajoutant aux 20% déjà existants.
Si une secousse sur la croissance est inévitable, elle ne va pas totalement s'effondrer. Ni en Europe, ni en Chine, ni aux États-Unis. Car des mesures de rétorsion seront prises par Bruxelles et Pékin, qui vont instaurer des droits de douane frappant les produits états-uniens.
Ces mesures auront pour conséquence de freiner les flux d'échanges commerciaux intercontinentaux. Elles pourraient même aboutir à une régionalisation du commerce, chaque continent se recentrant alors sur lui-même.
Le problème, c’est qu’il n’y a pas assez de demande en Europe pour tout ce qui est fabriqué sur le Vieux Continent. C'est le cas de l'Allemagne, mais c'est pire encore en Chine. Car c'étaient les États-Unis qui étaient le consommateur, en dernier ressort, de l'économie mondiale. Cela va donc désormais changer.
Inévitablement, cette guerre de droits de douane va faire diminuer la croissance, au moins le temps que les entreprises se réorientent sur les marchés ouverts.
Cependant, deux scénarios. Le premier est que Donald Trump change de stratégie, ce dernier étant intempérant et inconséquent. Il pourrait s'y résoudre s'il se rend compte que ses annonces secouent la bourse, ce qui est très probable. Cette nuit, elle a déjà dévissé de 4 points. Une bourse déprimée, voire un krach boursier, peut entraîner des conséquences économiques très désagréables pour l’Amérique.
Seconde hypothèse : que le reste du monde s'organise pour préserver le libre-échange commercial.
Si Donald Trump a décidé d'augmenter les droits de douane, c'est que, avec ses conseillers, il fait plusieurs paris. D'abord, il estime que les droits de douane sur les importations ne créeront pas d'inflation. Pour cela, il s'appuie sur son précédent mandat, durant lequel, en 2018-2019, il avait augmenté les tarifs. L'inflation était alors restée habituelle, car les industriels frappés avaient baissé leur prix, ce qui avait neutralisé les droits de douane.
Ensuite, le président républicain attend de l'argent : jusqu'à 650 milliards d'euros par an.
Enfin, Donald Trump espère que ses annonces vont décider les entreprises étrangères à venir s'installer aux États-Unis pour y fabriquer et vendre leurs produits afin d'éviter les taxes.
Il a également un objectif politique : forcer les pays à se soumettre à ce qu'il faut désormais appeler, une superpuissance voyou, les États-Unis.
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