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Une déclaration d'impôts sur le revenu
Crédit : Fred TANNEAU / AFP
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En moyenne, les Français auraient vu leurs impôts locaux baisser de 340 euros. Cette économie, c’est la conséquence de la suppression de la taxe d’habitation, décidée par Emmanuel Macron à son arrivée à l’Élysée. Comme toujours, il s’agit d’une moyenne. Les grands gagnants sont les locataires, c’est-à-dire plutôt les ménages modestes, qui n’acquittent plus du tout d’impôts locaux. Pour les propriétaires, l’affaire est moins bonne, car les taxes foncières, qu’ils continuent à régler, ont sensiblement augmenté dans l’intervalle, pour compenser.
Et de nouveaux prélèvements sont apparus sur les logements vacants, les résidences secondaires par exemple. Car le gouvernement a rallongé la liste des communes autorisées à lever ce nouvel impôt. Pour les multipropriétaires, qui possèdent au moins deux logements, l’économie n’est donc que de 2 % par rapport à 2017. Ce que ne dit pas le rapporteur du budget, c’est que ça n’a pas beaucoup de sens de ne considérer que les impôts locaux. Si l’on veut faire le vrai bilan de l’opération, il faut élargir la focale.
D’abord, les communes, qui recevaient le produit de la taxe d’habitation, se plaignent de ne pas avoir été compensées correctement par l’état. Il manquerait un peu plus de milliards sur la seule année 2023. Les élus forcent un peu la note, car ils comptent là-dedans la suppression du bouclier tarifaire qui les protégeait contre l’augmentation des tarifs de l’énergie. Mais il y a plus sérieux, sur les autres impôts.
Si l’on compare le taux de prélèvement obligatoire global de 2016, avant l’élection de Macron, à celui de 2022, dernier chiffre publié par l’OCDE, il a augmenté de 0,7 points de PIB, ça fait quand même vingt milliards d’euros par an, d’impôt en plus ! Ceux qui frappent le revenu, si l’on en croit l’OCDE, dont le produit, sur la même période, 2016-2022, est passé de 8,5 du PIB à près de 10 %. Un sacré bond, qui explique que les Français n’aient guère de gratitude fiscale pour l’exécutif. Et tout cela sans compter l’évolution d’un autre paramètre, le déficit public.
Le déficit, c’est de la dette. Or, la dette, ce sont des impôts futurs, sous une double forme, la charge d’intérêts des emprunts que nous faisons, payable chaque année, et le montant du capital à rembourser à l’échéance. Depuis 2016, le déficit s’est creusé de 3,5 % du PIB à 5 % du PIB, et cela s’explique justement en partie par le fait que nous n’avons pas trouvé les économies nécessaires pour financer la suppression de la taxe d’habitation. C’est-à-dire que, au moins pour une part, nous avons échangé de l’impôt actuel contre de l’impôt futur. Y a-t-il vraiment de quoi tirer un feu d’artifice ?
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