On savait déjà que c'était une plaie pour les piétons, mais notre petit cœur sensible de bobo branché battait encore à l'idée que cette jolie trottinette électrique fasse vivre une économie sociale, solidaire et écologique. Eh bien c'est raté !
Car derrière ce fier destrier électrique que vous chevauchez tel un elfe moderne voguant sur le bitume, se cachent en fait les nouveaux forçats de l'économie ubérisée ! Ben oui, parce que pour qu'elle roule DE JOUR, cette fabuleuse trottinette électrique, il faut que DE NUIT, le "juicer", c'est-à-dire le préposé au chargement de la trottinette, l'ait préalablement ramassée, rapportée chez lui et branchée.
On sourit, mais jaune. Parce que la nuit, entre juicers, c'est à celui qui choppera le premier, la trottinette à charger. Autant dire que c'est la guerre.
José, juicer la nuit et étudiant le jour quand il n'est pas trop crevé, explique à nos collègues de Ouest France que, si tu ne la récupères pas en moins de 20 minutes, la trottinette, il y a quelqu'un dessus. Or, si tu veux gagner ta vie, et vu que la trottinette à charger est rémunérée entre 5 et 20 euros, t'as plutôt intérêt à en rapporter un bon paquet chez toi...
Et devinez comment font les juicers pour transporter toutes ces trottinettes chez eux ? En 4x4 pardi ! En camions, en camionnettes, au diesel si tu veux ! On s'en fout, on est des punks ! Ce sont les boîtes fournisseuses de trottinettes prétendument écolo qui le leur conseille...
C'est pas beau ça ? Pour que les bourgeois roulent propres à trottinettes de jour, il faut que les précaires roulent de nuit, en diesel, mal payés ? On est bien non ? C"est comme ça !
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