Un plongeon de toutes les places boursières, première conséquence de la guerre commerciale décidée par Donald Trump. Ce 7 avril est un lundi noir sur les marchés financiers, la chute amorcée vendredi se confirme. On peut désormais parler de krach boursier.
Depuis son ouverture ce lundi matin, le CAC 40 est dans le rouge. En milieu de matinée, la chute est allée jusqu'à 6,5% avant de légèrement remonter, mais ça reste du jamais vu depuis la crise sanitaire. La panique est mondiale : -10% à l'ouverture pour Francfort, -3% à Londres. C'est encore plus spectaculaire en Asie : Hong Kong, clôture en baisse de 13%, un record depuis 1997.
Certaines entreprises souffrent plus que d'autres. "Deux secteurs sont très nettement impactés aujourd'hui, explique Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement pour Pictet AM. D'abord, les grandes entreprises technologiques américaines, Meta, Google, etc. parce qu'elles ont un poids très important dans la bourse américaine. On a aussi le secteur bancaire qui trébuche très lourdement. Les investisseurs se disent que c'est peut-être le bon moment de prendre ses gains".
Très concrètement, ces entreprises sont parmi les plus concernées par les droits de douane américains et dans la tête des investisseurs, elles perdent de la valeur et chutent en bourse. Dans le même temps, une bonne nouvelle : le prix du baril de pétrole est passé sous la barre des 60 dollars.
Cette crise menace naturellement l'économie américaine, les Américains vont être touchés de plein fouet. Selon l'université de Yale, le consommateur américain va perdre 3.800 dollars de pouvoir d'achat en moyenne et l'inflation passerait de 2,8% aujourd'hui à 4,3%. De là à faire reculer Donald Trump, probablement pas, mais depuis vendredi, son administration a ouvert des négociations avec une cinquantaine de pays.
En Europe, tout va dépendre de la réponse européenne prévue pour mi-avril. On risque alors d'entrer dans une spirale infernale où chacun, Européens comme Américains, augmentent à tour de rôle leurs droits de douane, situation qui affolerait encore davantage la bourse et qui, selon le gouvernement, pourrait avoir des conséquences sur l'économie réelle.
Ces nouveaux droits de douane et la réaction des bourses pourraient coûter plus de 0,5% du PIB à la France. Cela minerait notre croissance qui est déjà proche du surplace et pourrait même supprimer des emplois.
Mais selon Christopher Dembik, ces conséquences sont largement surestimées. "À l'instant T, ça ne devrait pas entraîner de conséquences sur l'économie réelle parce qu'a priori, ça devrait être plutôt de courte durée, assure-t-il. Mais c'est beaucoup plus l'incertitude qui est liée au tarif douanier. Vous faites toujours face à de l'inflation. Parfois, vous n'avez pas de produits de substitution. Quand les produits que vous achetez sont lourdement taxés, ça peut être très négatif pour le secteur du luxe ou encore le secteur des spiritueux".
La France est relativement épargnée parmi les pays européens pour deux facteurs. D'abord, nous avons un déficit commercial important, on importe davantage qu'on exporte, donc on est moins touché par ces droits de douane. Ensuite, on peut trouver des produits de substitution : pendant le premier mandat de Donald Trump, l'Europe avait fortement taxé le jus d'orange américain, car il existait des alternatives en Espagne, par exemple.
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