L'inflation fait souvent penser à la hausse du prix des produits alimentaires, du carburant, de l'énergie. Mais la pâte à papier flambe aussi, son prix a pratiquement doublé. D'autant qu'on la retrouve partout, du cahier d'écolier aux cartons de déménagement en passant par les mouchoirs et le papier toilette.
Cette flambée est en partie due à la guerre en Ukraine. Il s'agit d'une industrie très énergivore, les machines qui permettent de sécher la pâte à papier sont ultra gourmandes en gaz. La facture a grimpé de 25% depuis l’invasion de l’Ukraine. Mais il y a aussi un changement beaucoup plus structurel. Il y a de moins en moins en papeterie en France et en Europe, elles mettent la clé sous la porte. Notamment parce que la vente de journaux est en chute libre, donc l’offre a baissé alors que ces dernières années la demande augmente.
Le e-commerce, de plus en plus présent, commande des centaines de milliers de tonnes de cartons chaque année. Les industriels, pour des raisons écologiques, achètent du papier pour remplacer leurs emballages plastiques. Une demande en hausse et une offre en baisse provoquent une envolée des prix. Certains types de papiers sont aujourd’hui deux fois plus cher que l’an dernier.
Le papier mouchoir, qui sert à faire comme son nom l’indique des mouchoirs, mais aussi des essuie-tout et du papier hygiénique, est également concerné. Le papier hygiénique va couter plus cher, et même peut-être beaucoup plus cher.
Jean Poncé est le directeur de Pap’Argus, référence des marchés des papiers et des cartons, selon lui, la hausse du prix de la matière première à un impact "immédiat" sur le prix du produit fini. Il prend pour exemple les cartons de déménagement. Dans ce secteur, "le prix de la matière représente 50% à 55% du coût. Quand le coût de la matière double, ça veut dire que le coût total augmente de 25%."
La presse écrite, déjà fragilisée par des ventes en baisse, subit également cette hausse des prix. L’envolée des cours du papier coute 1 million d’euros par an à un journal comme La Provence.
La Voix du Nord limite la publication de suppléments, les Dernières Nouvelles d’Alsace se sont fixées un nombre maximum de pages par journal. Forcément le monde de l’édition est également touché. C'est le cas de la branche manga de Panini, qui édite le phénomène Demon Slayer, plus de 3 millions d’exemplaires vendus. Chaque volume est vendu entre 30 centimes et un euro plus cher.
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