C'est ce qu'on appelle le "Click and Mortar", le service en ligne adossé à un magasin. C'est très amusant parce que c'est un très vieux concept qui existait, il y a 20 ans, quand internet s'est développé.
Mais la réalité économique avait montré le contraire car en 20 ans, on avait plutôt vu le triomphe des "purs players" comme on dit. Des acteurs d'internet sans magasins physiques : des groupes comme Amazon ou Ventes-privées. Et bien, on ne dit plus "click and mortar" car c'est un peu ringard, ça fait "so 2000" alors on dit "phygital".
Le "phygital" c'est le mariage du magasin physique avec le site internet. Grâce aux smartphones, on commence ses courses sur son téléphone où l'offre est pléthorique et on va récupérer ses courses dans un magasin en dur.
C'est ce qui a séduit les français au cours des derniers mois. Quand on regarde les chiffres publiés hier par la fédération de la vente à distance, on voit qu'internet a conquis 2 millions de nouveaux adeptes. 3 sur 4 ont choisi une marque avec des magasins physiques et 68% des cyberacheteurs seraient même partant pour acheter en ligne la marchandise d'un magasin près de chez eux. Pour l'habillement, les ventes en ligne ont servi d'amortisseurs à la crise même si elles n'ont pas compensé l'effondrement des achats en magasin.
Il y a plusieurs phénomènes qui s'additionnent. Les économistes sont d'accord sur une idée : le temps s'est accéléré et on a changé nos habitudes de consommation en 3 mois là où on aurait mis 7 ou 8 ans à le faire en temps normal. Il y a toujours la peur de la maladie qui fait qu'on privilégie les achats en ligne plutôt que la proximité des magasins. Depuis la fin du confinement, on continue à acheter sur internet. Il y a 6 fois plus d'acheteurs 100% web qu'avant le coronavirus.
Mais il y a aussi un attachement aux commerces de proximité. On a compris qu'on avait besoin de nos petits commerces pour maintenir l'activité économique et l'attractivité de nos centres-villes. Donc, on choisit des acteurs du e-commerce qui ont des boutiques. On a vu nettement ce mouvement avec le retour des clients dans les librairies juste après le confinement. C'était aussi un acte de solidarité avec nos petits commerces. La semaine du déconfinement, les ventes de livres en librairie avaient bondi de 178% et les achats sont en hausse de 7% depuis le début de l'année par rapport à 2019. Internet n'est peut-être plus l'ennemi du petit commerce.
Le camembert Président et le Roquefort Société croquent les fromages américains du groupe Kraft/Heinz car Lactalis, le géant mayennais, a mis près de 3 milliards d'euros pour absorber les fromages Kraft, Cracker Barrel ou Breakstone's présents sur le marché américain.
Le monde du textile n'a pas toujours été exemplaire sur les conditions de travail de ses sous-traitants mais H&M vient de rompre son contrat avec un fournisseur chinois soupçonné de travail forcé contre des Ouïghours.
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