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Comment La Poste veut se réinventer avec la livraison de repas
La Poste estime que dans dix ans, "la première activité des 65.000 facteurs" français sera la livraison de repas à domicile.
Logo de la Poste. (Illustration)
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
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Bientôt fini timbres, enveloppes et recommandés ? La Poste est en tout cas confrontée à la baisse drastique du courrier, les traditionnelles lettres étant remplacés par des versions dématérialisées ou des emails. En 1990, "70% du chiffre d'affaires de La Poste" était porté par le courrier, un taux qui tombera "à 15% à la fin de l'année" 2024, a d'ailleurs rappelé le PDG de La Poste Philippe Wahl, devant les parlementaires de la commission des finances ce mercredi 10 avril.
"Nos missions de service public, nous les tenons", affirme Philippe Wahl. Néanmoins, depuis dix ans, la baisse du courrier a provoqué un trou de plus de 6 milliards d'euros dans le chiffre d'affaires de La Poste. Les 7.000 bureaux de poste sont de moins en moins fréquentés. "Dans 40% des cas de nos agences postales communales - notamment rurales - il y a moins de 5 personnes par jour", explique par exemple Philippe Wahl devant les parlementaires.
Face à ce constat, le groupe La Poste souhaite transformer son modèle. Objectifs : moins de dépendance à l'activité courrier ; préservation des 65.000 facteurs de La Poste, pour qu'ils "restent au service du pays, même quand il n'y aura plus de lettres".
Des repas et des colis
La Poste a déjà enclenché sa mutation avec la livraison de colis. Aujourd'hui, l'activité colis "ne compense pas la lettre", mais Colissimo, Chronopost et DPD sont "de loin" les plus importants acteurs du marché en France. Ils permettent à La Poste de prendre 67% de parts du marché domestique de la livraison de paquets.
Plus étonnant, La Poste se positionne en force sur le marché de la livraison de repas à domicile, un secteur de proximité porteur avec le vieillissement de la population. Avec "plus de 15.000 repas [livrés] par jour" pour un marché de 150.000 repas quotidiens, le groupe est même "le premier opérateur" du secteur, affirme Philippe Wahl. Selon lui, la livraison de repas à domicile sera "la première activité des facteurs" en 2035.
Essentiellement tourné vers les séniors, ce service s'opère via un partenariat avec les centres communaux d'action sociale (CCAS), les hôpitaux ou encore des restaurateurs spécialisés. En 2023, La Poste a livré 5 millions de repas, et elle entend doubler ce chiffre en 2024.
