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Chemin de fer, étalon-or... François Lenglet nous replonge dans l'économie de la Belle Époque

Les années qui ont précédé la Grande Guerre ont été marquées par l'apparition d'une économie capitaliste mondialisée qui présente de nombreux points communs avec notre époque actuelle.

La façade de la Banque de France (illustration)
Crédit : JOEL SAGET / AFP
François Lenglet nous replonge dans l'économie de la Belle Époque
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François Lenglet nous replonge dans l'économie de la Belle Époque
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François Lenglet & Camille Kaelblen
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La célébration du centenaire de l'armistice de 1918 dimanche 11 novembre prochain est aussi l'occasion de se pencher sur la période qui précède tout juste la guerre : la Belle Époque.

Lisez plutôt ce qu'en disait le grand économiste britannique Keynes, qui racontait la situation économique de 1913. "Quel extraordinaire épisode du progrès économique des sociétés humaines que cet âge qui s'est terminé en août 1914 ! Un habitant de Londres pouvait, en sirotant son thé, commander par téléphone n'importe quel du produit du monde dans la quantité qui lui convenait, et attendre qu'il lui soit livré sur le pas de sa porte".

Keynes poursuit en racontant que ce même Londonien pouvait aussi investir son argent dans n'importe quelle entreprise du monde. Il pouvait encore décider de voyager, avec des transports peu chers et de qualité, dans n'importe quel pays du monde sans passeport ni formalité, en étant sûr de trouver où qu'il soit accès à son argent auprès des banques locales.

Le théâtre de la première mondialisation

Une description étonnamment proche des conditions de vie actuelles. Évidemment, ce quotidien-là ne concernait que les plus fortunés : la vie quotidienne était moins facile pour les classes sociales ouvrières. "La plus grande part de la population travaillait dur", rajoute Keynes, "et ne jouissait que de satisfactions restreintes".

Ce que décrit Keynes ici, c'est la première mondialisation, avec une liberté totale de circulation pour les hommes, les capitaux et les marchandises. Georges Duhamel, un écrivain français, traverse alors les frontières d'Europe avec sa seule carte de visite ! Un quart de l'épargne des Français est investi à l'étranger à l'époque, un tiers pour les Anglais. On n'a retrouvé ce niveau de mondialisation que 80 ans plus tard, dans les années 1990.

Une croissance basée sur les innovations techniques

Car à cette époque, on disposait déjà des moyens techniques pour construire une économie mondialisée à l'époque. La fin du 19ème siècle voit se diffuser des inventions qui permettent aux échanges commerciaux de tripler entre 1896 et 1913, à la veille de la Grande Guerre. Le chemin de fer tout d'abord, qui apparaît en 1830 avec la première ligne du monde à Manchester, et s'étend sur tous les continents. Les navires à propulsion rapide ensuite, avec des réfrigérateurs pour acheminer les produits alimentaires. Les premiers câbles transatlantiques, dans la seconde moitié du 19ème, qui permettent les communications quasi instantanées d'un point à l'autre du globe et qui mettaient en relation les bourses de la planète presque en temps réel. Mais ce qui assure la sécurité des transactions à l'époque, qui constitue l'artère de l'économie mondiale, c'est le système de l'étalon-or.

L'étalon-or profite aux capitalistes de l'époque

La quasi-totalité des pays du monde développé avait une monnaie convertible directement en or, avec un taux de change fixe. C'était une sorte d'union monétaire mondiale, qui interdisait les dévaluations et le protectionnisme, ce qui rassurait les détenteurs de capital. Le système avait de plus l'avantage, de leur point de vue, d'interdire les déséquilibres commerciaux.

En effet, dès qu'un pays était déficitaire, il était obligé de céder tout son or, ce qui asphyxiait l'économie et provoquait une forte récession avec chute des salaires, ce qui rétablissait la compétitivité et l'équilibre commercial. Du coup, l'or revenait. Pour l'économie, la croissance et l'emploi, c'était un système très contraignant, un peu comme l'union monétaire européenne d'aujourd'hui. En revanche, il était favorable aux capitalistes, qui profitaient de la stabilité de la monnaie et de la valeur de leurs investissements.

L'économiste Angus Madisson a reconstitué les PIB de l'époque. La France n'était qu'une économie de taille modeste : le Royaume-Uni et l'Allemagne étaient tous deux à 50% de plus que nous ! Mais le monde occidental était alors dominé par le pays émergent de l'époque, les États-Unis. Leur PIB a dépassé l'Angleterre quarante ans plus tôt, en 1872. La guerre ne va faire qu'accroître cet écart, alors que l'Europe s'effondre et ne se relèvera jamais véritablement de la Première Guerre mondiale.

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