Carburants : "Chez les indépendants, personne ne vendra à perte", affirme un représentant
Francis Pousse, président de la branche distributeurs carburants et énergies nouvelles de Mobilians, affirme que les stations-service indépendantes ne vendront pas à perte malgré l'autorisation du gouvernement.
Combien coûtera le plein à Noël ? La question reste ouverte alors que le gouvernement vient d'annoncer qu'il autorisera la vente à perte de carburant dès décembre et pour six mois, décision présentée comme une mesure permettant de protéger le pouvoir d'achat des automobilistes mais moyennement reçue par les professionnels. Les grands distributeurs sont reçus à Bercy ce mardi 19 septembre tandis que les autres, indépendants, s'alarment déjà du risque de concurrence déloyale. Francis Pousse, président de la branche distributeurs carburants et énergies nouvelles de Mobilians, qui représente quelque 5.800 stations-service hors grandes surfaces, s'y est rendu lundi.
"L'annonce a été dure à entendre pour beaucoup d'adhérent, assure-t-il sur RTL en référence à l'autorisation de vente de carburant à perte en vigueur en décembre. On a mis en garde le gouvernement sur la disparition de tout un pan de stations-service, en particulier dans le maillage territorial et rural." Il estime, malgré tout, que "les demandes ont été comprises", évoquant la création d'un "fonds de compensation" qui "permettrait d'indemniser à hauteur de la marge moyenne que l'on fait par litre de carburant et des pertes en volumes réalisées pendant ces six mois pour chacune des stations-service indépendantes".
Personne ne fait de prix coutant, la vente à perte c'est pire, car vous donnez de l'argent au consommateur pour qu'il vienne chez vous.
Francis Pousse, président de la branche distributeurs carburants et énergies nouvelles de Mobilians
En clair, il n'est, selon lui, pas question de financer une vente à perte, mais de "partir sur un volume de référence, par rapport, par exemple, à celui de l'année dernière, et de dire : 'Ce mois-ci, en gardant mes prix normaux, j'ai perdu 30%, je le déclare à l'État. Ma marge moyenne étant de tant, merci de me rembourser cette marge.'" Francis Pousse estime que le financement de la vente à perte reviendrait à dépenser "des budgets explosifs, ce n'est pas possible".
On compense donc les volumes qui seraient partis chez les concurrents qui, eux, acceptent de vendre à perte. Tous les indépendants qui refuseraient de vendre à perte sont concernés. Mais le représentant de Mobilians est catégorique : "De toute façon, je vous indique que sur les 5.800 stations indépendantes que je représente, personne ne vendra à perte, c'est sûr. Personne ne fait de prix coutant, la vente à perte, c'est pire, car vous donnez de l'argent au consommateur pour qu'il vienne chez vous. On n'est pas en mesure de le faire, les grandes surfaces le feront peut-être."
