Le géant de l'aéronautique a annoncé, vendredi 5 avril, qu'il réduisait de près de 20% la production de son avion vedette 737 MAX, dont la sécurité est mise en cause après deux accidents qui ont fait 346 morts dans des circonstances similaires à quelques mois d'intervalle.
La production du 737 MAX, dont toute la flotte déjà en service est clouée au sol depuis plus de trois semaines, va passer de 52 appareils par mois à 42, a annoncé Boeing dans un communiqué.
Le constructeur, confronté désormais à un problème de logistique face à l'accumulation d'avions qui sortent des chaînes d'assemblage mais qu'il ne peut plus livrer, est sur la sellette en raison du système anti-décrochage qui équipe le 737 MAX. Il a déjà vendu plusieurs milliers d'exemplaires, dont la livraison est prévue dans les prochaines années.
Le MCAS ("Maneuvering Characteristics Augmentation System"), spécialement conçu pour le 737 MAX afin de le protéger du risque de décrochage, est accusé d'avoir contribué à la tragédie éthiopienne qui a fait 157 morts le 10 mars, ainsi qu'à l'accident de la compagnie indonésienne Lion Air le 29 octobre qui a fait 189 morts.
Le géant américain de l'aéronautique a promis des modifications du MCAS et assuré qu'elles permettront à l'appareil de voler en toute sécurité, en l'accompagnant de plusieurs autres mesures dont une meilleure formation des pilotes, qui auront aussi une plus grande autonomie.
Mais l'autorité de régulation de l'aviation civile, FAA, a rejeté une première mouture des modifications. Il pourrait se passer encore plusieurs semaines avant que Boeing ne soit éventuellement autorisé à déployer la nouvelle version.
Le constructeur précise qu'à ce niveau de production, il pouvait "maintenir les emplois à leur niveau actuel". "Nous travaillons en étroite coordination avec nos clients pendant que nous essayons de faire en sorte de limiter l'impact de ces ajustements", souligne le communiqué.
Boeing affirme également "travailler directement avec ses fournisseurs et sur leurs plans de production pour minimiser les incidences opérationnelles et financières de ce changement de rythme de production". Le géant de l'aéronautique n'a toutefois pas donné d'indications sur l'éventuel impact financier qui pourrait découler de ce ralentissement de la production.
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