L'entreprise Blablacar est devenue l'emblème de la "French Tech", ce jeudi 17 septembre. Ce spécialiste français du covoiturage a annoncé avoir levé 200 millions de dollars, soit 177 millions d'euros. Ce montant est un record pour une si jeune entreprise. Depuis 2012, ces levées de fonds paraissent exponentielles, avec 10 millions de dollars en 2012 et 100 millions en juillet 2014, rappelle l'entreprise dans un communiqué.
"Il faut accélérer cette croissance et on ne veut pas se retrouver contraints par manque de financements", déclare Nicolas Brusson, directeur général et cofondateur de la société. Cette annonce a été vivement saluée par le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, qui a publié un message sur Twitter : "Bienvenue chez les (très) grands. Et bravo !"
Initialement appelée "covoiturage.com" et lancée en septembre 2006, l'entreprise ne prend le nom de Blablacar qu'en 2013 avec 3 millions d'inscrits, rappelle Libération. Actuellement, le site compte 20 millions de membres. Le concept est très simple : mettre en relation des conducteurs qui proposent un itinéraire spécifique avec des passagers. L'objectif est de partager les coûts comme l'essence ou le péage. Actuellement l'entreprise sévit dans 19 pays répartis sur trois continents.
La société est désormais valorisée à 1,6 milliard de
dollars, soit 1,4 milliard d'euros. Le terme de valorisation correspond au nombre d'actions multiplié par
le dernier cours d'échange. Ainsi, Blablacar entre dans le club des licornes, ces start-ups technologiques dont la valorisation dépasse un milliard d'euros.
L'année à venir sera très importante pour l'entreprise. Nicolas Brusson, l'un des fondateurs a annoncé que l'objectif était de "mettre les voiles vers l'Asie" avec la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l'Indonésie. "Aujourd'hui, quand on voit comment on marche en Russie, en Turquie, en Indonésie et en Europe, je me dis qu'il n'y a pas vraiment de raisons pour que cela ne soit pas le cas en Asie", ajoute-t-il.
Dans un entretien à Challenges, Frédéric Mazzella, l'un des fondateurs, explique que son entreprise a "quelque chose d’assez unique, qui est le potentiel du covoiturage à l’échelle mondiale, que nous avons développé dans quelques pays seulement pour l’instant (...) Il y a des pays comme la Russie où notre service est extrêmement utile et utilisé car nous avons créé des connexions entre des villes qui n’étaient pas du tout connectées. C’est ce qui fait le succès de notre service. Nous prévoyons d’aller nous étendre dans de nouveaux pays, au Brésil, en Amérique du Sud et en Asie".
Frédéric Mazzella confiait sur RTL, qu'il avait dû attendre 5 ans avant de se verser un premier salaire. "Ce risque était compensé par ma grande motivation et par le fait que j'avais un parcours avec de bonnes études et une expérience internationale qui me rendaient suffisamment confiant sur le fait que, si je devais retourner chercher un travail, cela se passerait assez rapidement", raconte-t-il. À L'Expansion, il confie avoir "emprunté 70.000 euros pour l'Insead que j'ai fini de rembourser en 2013".
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