BlaBlaCar, la jeune entreprise française de covoiturage, vient de racheter coup sur coup son grand concurrent allemand et un autre hongrois. C’est la petite fleur qui vient éclairer le cimetière des éléphants où gisent désormais les Alcatel ou les MoryGlobal. En croquant ces deux concurrents, la jeune pousse parisienne est désormais le n°1 européen incontesté du covoiturage. Dans des proportions spectaculaires puisque BlaBlaCar va contrôler 90% des marchés français, allemands, italiens et espagnols.
À la fin de l’année, 20 millions d’Européens se seront baladés de Brest à Zagreb et d’Amsterdam à Séville grâce à son service de covoiturage. Sauf accident de parcours, nous assistons à l’éclosion d’un potentiel leader mondial.
BlaBlaCar évolue dans ce que les spécialistes appellent l’économie collaborative ou de partage. Pour s’y faire une place, il n’y a qu’une règle : grossir à fond la caisse sans s’occuper de la rentabilité. Il s’agit d’imposer ses règles, sa marque, de saturer le plus d’espace possible avant que la concurrence ait le temps de s’organiser.
Pour réussir ce type de hold-up, il faut de l’argent. C’est fait : BlaBlaCar vient de récolter 100 millions d'euros de cash.
Il faut une bonne maîtrise d’internet et des logiciels de mise en relation. Là encore BlaBlaCar et ses ingénieurs cochent la case. Ensuite il faut jouer global et pas local. BlaBlaCar est en train de prospecter le sous-continent indien et le Brésil. Enfin, il faut répondre, c’est l’essentiel, à une demande de masse. La crise économique, la stagnation du pouvoir d'achat et les nouvelles aspirations des consommateurs se combinent pour la créer. Uber et ses taxis ou Airbnb et ses meublés en sont les meilleures preuves.
Ces nouvelles entreprises sont-elles les grandes sociétés du futur ? Je ne voudrais pas passer pour un rabat-joie, mais aussi fascinant que soient ces nouveaux modèles, ce sont des bonsaï économiques. BlaBlaCar, qui aiguillonne très utilement la SNCF sur les trajets de 2 à 4 heures, tourne avec 260 personnes, une centaine de mètres carrés de bureaux et des serveurs informatiques. Pas d’immobilier, pas de véhicules, pas d’assurance, pas de taxes diverses.
Ces boîtes sont malicieuses, ingénieuses, agiles, souvent même sympathique. Mais on est à la frontière de l’économie grise. Ce n’est pas avec elles que l’on va structurer nos économies. UberPOP c’est Goldman Sachs qui vous encourage à faire le taxi pour boucler vos fins de mois parce que la fiche de salaire de votre job est trop maigre. Ces modèles ne rempliront pas les vides que vont laisser Alstom, Alcatel, MoryGlobal ou Doux.
Le gouvernement cherche 5 milliards d'économies pour boucler le Budget 2016. État, Sécu, et collectivités territoriales devront faire un effort.
14/20 à Xavier Niel. Le patron de Free est l'investisseur personnel le plus actif de France. Il a misé 35 millions sur 230 start-up depuis 2010.
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